Des ressources pillées valant des milliards de dollars
ALGER, Algérie
L’histoire a beaucoup à dire sur les crimes atroces commis par les autorités coloniales françaises en Algérie lorsqu’elles ont colonisé le pays pendant 132 ans, entre 1830 et 1962.
Au moins cinq millions de personnes ont été tuées et des centaines de milliers d’autres blessées au cours de la lutte pour l’indépendance.
Parmi les autres crimes commis, citons la torture, le meurtre, le déplacement des populations autochtones, le déni des droits les plus élémentaires, les essais nucléaires, la confiscation de terres agricoles fertiles et le pillage largement méconnu des richesses et des ressources de ce pays d’Afrique du Nord.
Il a fallu à la France environ 70 ans pour contrôler totalement l’Algérie depuis qu’elle l’a occupée le 5 juillet 1830.
Les Algériens n’ont obtenu leur indépendance de la France qu’en 1962, après avoir mené une guerre de libération féroce entre 1954 et 1962, qui a coûté la vie à environ 1,5 million d’Algériens.
Les historiens algériens estiment que leur terre a continué à alimenter l’économie française avec son pétrole (découvert en 1956), son or, son fer, son charbon et divers minéraux.
Saisie des dotations islamiques
S’adressant à Anadolu Agency, Issa Ben Akoun, professeur d’histoire algérienne à l’université d’Alger, a déclaré que les dotations islamiques faisaient partie du patrimoine algérien pillé par les autorités coloniales françaises suite à une décision prise le 23 mars 1843 de confisquer les dotations islamiques dans toute l’Algérie.
Selon Ben Akoun, la France a réalisé la valeur que les dotations islamiques pouvaient avoir en devenant une source de revenus pour elle et a décidé de les nationaliser.
Il a ajouté que la décision des autorités françaises allait à l’encontre du traité de capitulation signé entre Hussein Dey et la France le 5 juillet 1830, qui stipule que les sanctuaires et les dotations islamiques ne doivent pas être violés.
La loi sur les indigènes de 1871
En 1871, l’administration coloniale française a promulgué la loi sur les indigènes, qui, selon les historiens, a eu un impact considérable sur le pillage des ressources et des richesses de l’Algérie.
Plus important encore, cette loi a rendu les Algériens dépendants des colons, qu’ils soient français ou européens, et a accordé la propriété de terres agricoles fertiles aux colons européens (colons) venus de France, d’Italie, d’Espagne et de Malte, n’accordant aux Algériens travaillant dans les fermes qu’un cinquième de la production.
Les Algériens, que l’on appelle alors « les indigènes », voient leurs déplacements limités et ne peuvent voyager légalement qu’avec l’autorisation des autorités coloniales.
Cette loi, qui est restée en vigueur jusqu’en 1945, a entraîné l’exploitation et le pillage des richesses des Algériens, la confiscation de leurs terres agricoles et leur expulsion vers des terres arides et montagneuses.
Ammar Ben Toumi, l’avocat du Front de libération nationale algérien qui a mené la lutte armée contre le colonialisme français (1954-1962), a déclaré dans son témoignage du 30 octobre 2012 que l’objectif de la loi sur les indigènes était d’enchaîner les Algériens et de permettre aux colons d’exploiter et de piller les richesses du pays.
Une autre loi émise par les autorités coloniales contre les Algériens était le décret Crémieux en 1870, qui séparait les Algériens autochtones de la population juive du pays en accordant la citoyenneté française aux Juifs, ce qui donnait par conséquent des privilèges aux Juifs et soumettait les Arabes musulmans et les Berbères à un statut d’indigène de seconde zone.
Lors d’une conférence tenue à l’Université des sciences islamiques Emir Abdelkader le 21 février 2021, des chercheurs et des historiens ont estimé que plus de 110 tonnes de trésors algériens en or et en argent et plus de 180 milliards de dollars se trouvent en France.
S’exprimant lors de la conférence, l’historien Faisal bin Said Talilani a décrit le colonialisme français en Algérie comme le plus hideux et barbare que l’humanité ait jamais connu.
Selon Talilani, le pillage par la France coloniale s’est étendu au palais de l’émirat dans le quartier de Bab al-Jadid à Alger, dont les données historiques estiment qu’il abritait sept tonnes et 312 kilogrammes d’or, 108 tonnes et 704 kilogrammes d’argent, des alliages de poussière et d’or pur, des pierres précieuses, des vêtements de luxe et d’autres économies algériennes et de l’argent étranger.
Talilani pense que ce qui a été pillé au moment de l’occupation valait 80 millions de francs. Selon les estimations d’aujourd’hui, le montant dépasse les 80 milliards de dollars, certaines estimations françaises avoisinant les 180 milliards de dollars.
Agence Anadolou, 16 avr 2021
Etiquettes : France, Algérie, colonisation, pillage, torture, meurtre, déplacement de populations autochtones, déni des droits les plus élémentaires, essais nucléaires, confiscation de terres agricoles fertiles, ressources, crimes coloniaux,