La relation franco-algérienne a pris un coup de froid après le report de la visite du Premier ministre français Jean Castex qui devait co-présider une réunion du Comité intergouvernemental de haut de niveau (CHIN) dimanche 11 avril à Alger.
L’annonce de ce report, qui a eu lieu jeudi 8 avril, avait coïncidé avec des propos inattendus du ministre du Travail El Hachemi Djaaboub, qui a qualifié la France d’ « ennemi traditionnel et éternel » de l’Algérie, et des menaces à peine voiler du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement à l’encontre de l’ambassadeur de France en Algérie.
Si Alger n’a pas n’a pas commenté le report de la visite de Castex, ni réagi aux propos de Djaaboub, les réactions ont été nombreuses à Paris où ces évènements ont provoqué un tollé parmi la classe politique.
Le gouvernement a condamné et déploré les propos de Djaaboub, tout en réaffirmant l’attachement de la France à sa relation avec l’Algérie.
Ce dimanche, c’est le président français Emmanuel Macron en personne qui réagit en pointant « quelques résistances » en Algérie aux efforts de réconciliation des mémoires entre les peuples des deux pays.
« Ni repentance, ni déni »
Il a fait part de l’existence d’une volonté de réconciliation « est très largement partagée, notamment par le président (algérien Abdelmadjid) Tebboune ». « Il est vrai qu’il doit compter avec quelques résistances…», a déclaré M. Macron dans un entretien au Figaro.
Le président français rejoint ainsi son homologue algérien sur l’existence de lobbies de part et d’autres de la Méditerranée qui font obstacle à la réconciliation algéro-française.
En juillet dernier, le président Tebboune a pointé dans un entretien au Figaro des « lobbies minoritaires, mais très dangereux qui essaient de saper le travail » du président Macron.
Il avait mis en cause des « personnes revanchardes connues pour leur anti-algérianité, qui pensent toujours que l’Algérie a été bradée et n’a pas été libérée, que le général de Gaulle est un traître. »
Le président français a réagi aussi aux propos de Djaaboub en les qualifiant d’ « inacceptables ».
Sur le dossier de la mémoire, qui l’un des sujets de discorde entre les deux pays, il a réitéré son ni, ni. « Je ne suis ni dans la repentance ni dans le déni. Je crois dans une politique de la reconnaissance qui rend notre nation plus forte », a-t-il dit.
Lors de la publication du rapport Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie, l’Élysée a exclu à ce que la France présente ses excuses ou fasse acte de repentance sur la colonisation.
L’Algérie a toujours réclamé une reconnaissance par la France de ses crimes durant la période coloniale, et la restitution de toutes ses archives.
TSA-Algérie, 18 avr 2021
Etiquettes : Algérie, France, Mémoire, colonisation, Emmanuel Macron, Hachemi Djaaboub,
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