La consultation citoyenne organisée par l’État sur les enjeux de l’avenir politique de la Nouvelle-Calédonie a pris fin vendredi alors qu’un troisième référendum sur l’indépendance se tiendra avant octobre 2022 dans l’archipel, a indiqué le haut-commissariat de la République.
D’ici à la mi-mai, une synthèse de toutes les données recueillies sera remise aux responsables politiques calédoniens. Cette restitution interviendra juste avant le déplacement à Paris de plusieurs d’entre eux, du 25 mai au 3 juin à l’invitation du Premier ministre Jean Castex, « pour parler de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie ». Les responsables politiques calédoniens devraient aussi s’entretenir avec le Président de la République.
La consultation avait été souhaitée par Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, à l’occasion de sa visite à Nouméa en octobre dernier, afin que la société civile apporte sa contribution à la préparation de l’après-accord de Nouméa de1998. Selon cet accord, deux référendums d’autodétermination ont déjà eu lieu les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020, remportés avec 56,7% des suffrages puis 53,3% par les partisans du maintien dans la France. Un troisième et dernier scrutin aura lieu avant d’ici à octobre 2022.
« Écoute profonde »
Entamée mi-janvier, cette consultation a invité population et corps intermédiaires à exprimer leur vision de l’indépendance et de la souveraineté, de l’identité française dans le Pacifique et des liens avec la France. Ils ont aussi été interrogés sur trois thèmes du discours d’Emmanuel Macron au lendemain du référendum d’octobre 2020 : les défis climatiques et environnementaux, le développement économique et la répartition des richesses ainsi que l’axe Indo-Pacifique.
Cette démarche « d’écoute profonde » a donné lieu à 104 entretiens en face à face et à plus d’un millier d’échanges téléphoniques avec un échantillon représentatif de la population calédonienne. « Les gens ont porté à notre connaissance beaucoup de matière. On a senti un besoin de s’exprimer sur ces sujets qui concernent leur avenir », a déclaré à l’AFP Stéphane Renaud, gérant de la société qui a conduit ces enquêtes.
Un millier d’étudiants, dans l’Hexagone et en Nouvelle-Calédonie, ont aussi été questionnés. Parallèlement, plus de 110 associations, syndicats ou encore loge maçonnique ont mis en ligne leur contribution tandis que des partenaires économiques et sociaux et les maires ont été sollicités sur des thématiques spécifiques. « Les politiques sont déconnectés du monde réel. Ne pas inclure la société civile dans les discussions sur l’avenir nous paraitrait dangereux », a estimé David Guyenne, président de la chambre de commerce et d’industrie.
Avec AFP.
Outremers 360, 16 avr 2021
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