Emmanuel Macron a pointé dimanche « quelques résistances » en Algérie aux efforts de réconciliation des mémoires entre Français et Algériens, dix jours après le report sine die du déplacement du Premier ministre français à Alger.
Une volonté de réconciliation des mémoires en Français et Algériens « très largement partagée », mais qui fait face à des « quelques résistances » en Algérie. C’est le constat dressé par le président français Emmanuel Macron, dimanche 18 avril, lors d’un entretien au Figaro.
« Je crois au contraire que cette volonté est très largement partagée, notamment par le président (algérien Abdelmadjid) Tebboune. Il est vrai qu’il doit compter avec quelques résistances… », a déclaré le chef de l’État.
Il qualifie ainsi d »inacceptable » la déclaration du ministre algérien du Travail, Hachemi Djaaboub, qui a affirmé que la France était « l’ennemi traditionnel et éternel » des Algériens.
Les relations traditionnellement difficiles entre la France et l’Algérie connaissent un nouveau coup de froid après le report sine die d’un déplacement du Premier ministre français Jean Castex à Alger, prévu dimanche dernier.
« Ni dans la repentance, ni dans le déni »
A l’approche du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie (1962), Emmanuel Macron a pourtant engagé ces derniers mois une série d' »actes symboliques » afin de tenter de « réconcilier les mémoires ».
Un rapport dédié, remis en janvier par l’historien Benjamin Stora, comporte plusieurs propositions allant dans ce sens. Il a toutefois été très fraîchement accueilli à Alger.
« Ne vous y trompez pas, derrière le sujet franco-algérien il y a d’abord un sujet franco-français », affirme Emmanuel Macron au Figaro. « Au fond, nous n’avons pas réconcilié les mémoires fracturées ni construit un discours national homogène (…) La mémoire fracturée, c’est celle des pieds-noirs, celle des harkis, celle des appelés du contingent, celle des militaires français, celle des Algériens venus ensuite en France, celle des enfants de cette migration, celle des binationaux… ».
« Je ne suis ni dans la repentance ni dans le déni. Je crois dans une politique de la reconnaissance qui rend notre nation plus forte », ajoute-t-il.
Avec AFP
France24, 18 avr 2021
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