Le Maroc commande des drones Bayraktar TB2

Les Forces royales de l’air marocaines ont signé un contrat de livraison pour la livraison de 12 drones de combats Bayraktar TB2 de la firme turque Baykar Makina selon Africa Intelligence.

Nous sommes en mesure de confirmer cette information après vérification auprès d’entreprises turques impliquées dans le contrat. D’ailleurs, Menadefense était présente lors de la prise de contact entre le commandant de l’armée de l’air marocaine et les représentants de Baykar Makina, qui a eu lieu lors du salon IADE qui a eu lieu à Djerba en Tunisie en mars 2020. C’est à cette occasion que la commande a été passée selon nos sources après des discussions préalables avec l’autre fabricant turc de drones TAI, qui n’aurait pas répondu aux attentes des marocains.

Le Maroc est entrain de se constituer un parc conséquent de drones et de drones de combats après cette commande et celle de trois Reaper américains. Cette acquisition confirme la course à l’achats de drones dans la région qui est passée en l’espace de quatre ans de région UCAV-free à une Afrique du Nord dont l’ensemble des pays empilent les drones d’attaque. Du Maroc à l’Egypte, en passant par l’Algérie, la Tunisie et la Libye, tous possèdent ou utilisent des drones de combats d’origines diverses et variées.

Le drone Bayraktar TB2 a connu beaucoup de succès des dernières années et a fait énormément de bruit, encensé par les supporter du Président turc Tayyip Recep Erdogan et par la communauté russophobe à cause de sa confrontation avec les Pantsir S1 en Syrie et surtout en Libye, il a acquis des caractéristiques dans les médias et médias sociaux qui se rapprochent de la légende que de la réalité.

L’avantage du Bayraktar (dont nous avons parlé sur MENADEFENSE dans l’article ci-dessous) n’est pas sa fiche technique qui fait de lui un drone aux capacités faibles (faible rayon d’action, faible endurance, relativement faible emport), c’est plutôt le fait qu’il soit une plateforme volante pour de formidables munitions turques qui allient, portée, précision et poids réduit. Les missiles anti-char MAM-L dont fait la différence avec les systèmes anti aériens de courte portée comme les Manpads, l’artillerie anti-aérienne et même les Pantsir, qui plafonnent tous aux environs de 5 à 6 kilomètres de portée d’engagement, est que les missiles turcs permettent de frapper bien au delà des 9 km, parfois jusqu’à 13 km (MAM-L tiré contre une cible au Yémen à partir d’un Airtractor en 2016 à cette distance).

Ces capacités d’allonge des munitions placent donc le Bayraktar dans une zone grise entre les capacités de systèmes de défense anti-aériens, poussant à l’utilisation de systèmes à moyenne portée, plus lourds, moins flexibles et plus coûteux à l’emploi.

Il ne faut pas oublier qu’avant de connaitre un succès en Libye, le Bayraktar avait été littéralement décimé par les forces de Haftar avec la perte évaluée au tour de 25 appareils, c’est l’adoption de munitions plus performantes et de nouvelles tactiques (installation de relais terrestres et utilisation de routes comme pistes d’envol) qui a renversé la donne.

On notera l’utilisation effective du Bayraktar en Syrie, dans le conflit du Haut-Karabakh et actuellement dans la confrontation dans le Donbass.

Le Bayraktar donnera une plus grande capacité d’action à l’échelle locale pour l’armée de l’air marocaine, surtout dans le type de conflit qui l’oppose à l’ALPS au Sud, mais ne saurait, à cause du nombre et de l’étendue de la ligne de contact avec l’Algérie, représenter un atout véritable en cas de confrontation.

Menadefense, 16 avr 2021

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