Zouhir Mebarki
Péripéties. Depuis jeudi dernier, la FAF (Fédération algérienne de football) a un nouveau président et un nouveau bureau fédéral. Par 75 voix pour et 13 contre, le président du CRB, Amara Charaf-Eddine, a été élu à la tête de l’organisation du football algérien. Seul candidat en lice, son élection est sans surprise. En bon manager (P-DG du groupe Madar ex: Snta), Charaf-Eddine s’est distingué en sauvant les entreprises en difficultés. Comme il l’a fait pour le groupe Madar dont il a pris les rênes en 2017 avec un plan de sauvetage en main.
Selon le site du groupe, il est juriste de formation. Ses qualités managériales se vérifient sur le terrain puisqu’il a effectivement redressé les comptes du groupe qu’il dirige. Il faut savoir que les filiales du groupe sont au nombre de huit dont l’une d’elles, l’ex: Snta, ne compte pas moins de 13 unités. À cela s’ajoute une fondation à but non lucratif «Inaya». Sans oublier évidemment le club de foot de Belouizdad, le CRB, que le groupe va prendre sous son aile en 2018. Toutes ces actions réussies font du nouveau président de la FAF, un choix réfléchi de l’assemblée générale qui l’a élu.
Il faut bien souligner que Charaf-Eddine n’est pas le plus connu du monde sportif algérien. L’important est qu’il vient avec un programme, dense de 35 pages, autour d’un triptyque: réforme, performance, modernisation. La réforme prévue concerne les statuts, le système de compétition et un nouveau schéma de financement du professionnalisme.
Voilà pour la devanture. Dans l’arrière-boutique, les choses sont plus compliquées. D’abord il y a cette atmosphère polluée que le milieu sportif est le seul à savoir répandre. Surtout dans les «peaux de bananes» et autres médisances qui affectent le moral. Sans oublier l’argent. Chacun sait les sommes faramineuses qui circulent autour de la balle ronde. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà la politique qui ajoute son grain de sel.
Des déboires de Zetchi, le précédent président de la FAF, qui remontent à 2019 au lendemain de notre victoire à la CAN, puis en janvier dernier avec la FIFA, jusqu’au cri de colère de Belmadi (qui n’est plus à présenter) il y a quelques jours, en passant par le ministère de la Jeunesse et des Sports qui manoeuvre, mine de rien, la politique s’est emparée avec force du football national déjà malmené par l’argent.
Charaf-Eddine réussira-t-il à libérer le sport des griffes de ses prédateurs? Il faut l’espérer!
L’Expression, 17 avr 2021
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