Le comédien et humoriste français Brahim Bouhlel a été placé en garde à vue au Maroc, après la diffusion d’une vidéo qui n’a pas fait rire les autorités du pays.
« Pas un seul instant, je n’ai voulu porter préjudice ou salir l’image du Royaume, de ses habitants, de ses enfants » écrivait Brahim Bouhlel le 4 avril dernier. Le comédien de 25 ans, vu notamment dans Validé sur Canal+, a publié une vidéo le 3 avril sur ses réseaux qu’il voulait à visée « humoristique » dans laquelle on le voit se moquer des Marocain·e·s, agite des liasses de billets à la caméra, évoque les 100 dirhams qu’il payerait pour des prostituées et montre des jeunes enfants non floutés.
La vidéo tournée à Marrakech le met en scène, mais aussi l’influenceur Zbarbooking et le comédien Hedi Bouchenafa, dont il reprend des vidéos et changeant leur voix, évoquant en plaisantant les femmes et les enfants du pays : « J’ai niqué encore 15 meufs et du coup, j’ai eu six gosses », prononce Brahim Bouhlel.
« Salope », « pute »… les insultes ne manquent pas dans son sketch, se moquant, au choix, des femmes marocaines ou de ceux qui les perçoivent comme telles. Sauf que le second degré n’est pas passé, loin de là. Harcelé sur les réseaux sociaux, l’humoriste a rapidement fait réagir les autorités. Brahim Bouhlel s’est aussitôt excusé évoquant « une vidéo humoristique », « une parodie », une volonté de dénoncer des clichés. Dans une vidéo Instagram, il indique « Je comprends à quel point mes propose sont graves, c’est pour cela que vous demande sincèrement pardon ».
De graves répercussions
La marque Adidas avec qui Brahim Bouhlel collaborait a réagi immédiatement en évoquant le fait que la marque « s’engage à reconsidérer sa collaboration avec lui ». Mais malgré les excuses publiques des trois hommes, ce qui pouvait n’être qu’un bad buzz se transforme en affaire judiciaire.
Le 4 avril, l’association du Club des avocats au Maroc porte plainte devant le Procureur du Roi. Le 5 avril, Zbarbooking et Brahim Bouhlel étaient arrêtés et placés en garde à vue. Hedi Bouchenafa, qui a quitté le pays, a été placé sous mandat d’arrêt.
Pour « incitation à la haine et à la discrimination », « diffamation » et « diffusion de vidéos de personnes sans leur consentement », les trois hommes risquent une lourde peine. En l’attente de leur procès, d’après PureBreak, les deux hommes arrêtés risquent de un mois à trois ans de prison, ainsi qu’une amende oscillant entre 2 000 dirhams (187 euros) et 50 000 dirhams (4 685 euros).
Depuis leur arrestation, il n’y a plus aucune nouvelle de leurs conditions de détention ni de leur état de santé.
Neon, 13 avr 2021
Etiquettes : Brahim Bouhlel, Zbarbooking, Hedi Bouchenafa, rap, rappeur, Maroc, Validé, Canal +,
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