La France s’emploie à faire perdurer le conflit au Sahara occidental

L’ambassadeur de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar a déclaré dimanche que la France « œuvre à faire perdurer le conflit au Sahara occidental », notamment au vu de la décision du parti au Pouvoir (La République En Marche) d’ouvrir une antenne dans la ville de Dakhla occupée, affirmant que le peuple sahraoui « fera face à tous les plans malveillants » entravant son droit à l’autodétermination.

Dans une déclaration à l’APS, M. Taleb a fait savoir que « la position du parti au pouvoir en France ne favorise aucune solution politique pour le conflit au Sahara occidental mais accentue plutôt la situation », ajoutant que « la France assume toute la responsabilité de ce conflit qui perdure ». « La France coloniale ne veut pas que la cause sahraouie soit réglée dans le cadre de la légalité internationale mais œuvre à faire perdurer le conflit ». Et d’enchainer que le parti français « La République En Marche » veut emprunter le chemin de l’ancien président des USA, Donald Trump, notamment que le parti de Macron qualifie la ville de Dakhla sise dans les territoires sahraouis occupés de « territoires sud du Maroc ». Il a justifié la sensibilité de cette décision par le fait qu’elle reflète la politique de la France d’autant qu’elle provient du parti au Pouvoir et non pas d’une simple formation politique même si le ministre français des Affaires étrangères avait déjà affirmé que son pays soutenait une solution mutuellement acceptable.

Dans le même contexte, il a souligné que la politique de la France est « contradictoire et hypocrite », a-t-il dit dénonçant la position du parti au Pouvoir en France, laquelle constitue une « violation » de la légalité internationale et du droit du peuple sahraoui, rappelant la position du Conseil de sécurité onusien et de l’Union européenne, en faveur d’une solution pacifique dans un cadre onusien. M.Taleb Omar n’a pas exclu, « l’implication de la France dans l’approvisionnement du Maroc en nouvelles technologies dans le domaine de l’armement, comme les drones, les satellites, etc », soulignant que le peuple sahraoui allait affronter par tous les moyens « les plans belliqueux de l’occupation marocaine et ses alliés ».

La représentation du Front Polisario en France avait exprimé son rejet catégorique de la décision du parti au pouvoir français de créer une antenne à Dakhla dans les territoires sahraouis occupés, par le Maroc, considérant cette décision comme une « violation flagrante du statut juridique » du Sahara occidental. Dans un communiqué de presse, la mission sahraouie a déclaré que le Sahara occidental, selon les résolutions des Nations Unies, « n’est pas soumis à la souveraineté du Royaume du Maroc, qui du même point de vue reste une force d’occupation militaire qui pratique les pires formes d’oppression contre le peuple sahraoui ».

Le Parti communiste français (PCF) a condamné l’ouverture par le parti « La République en Marche » (LREM), d’une antenne à Dakhla, ville sahraouie occupée par le Maroc, exprimant son soutien indéfectible au peuple sahraoui et à son représentant légitime, le Front Polisario. « Le Parti communiste français (PCF) condamne cette provocation de La République en Marche qui avili les engagements internationaux de la France et contribue à la destruction du droit international. Le PCF est indéfectiblement aux côtés du peuple sahraoui et de son représentant légitime, le Front Polisario », a indiqué le PCF dans un communiqué, diffusé vendredi.

De son côté, le député du Parti communiste français (PCF), Jean-Paul Lecoq a indiqué que « dix jours avant les discussions au Conseil de sécurité des Nations Unies pour le renouvellement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, la Minurso, nous apprenons que le parti d’Emmanuel Macron a décidé pour célébrer les cinq ans de la naissance du mouvement d’ouvrir une antenne de ( En Marche) à Dakhla (prétendant) qu’il se situe dans les provinces du Sud du Maroc »,  » Or, Dakhla est une ville du Sahara occidental qui est occupée par le Maroc depuis plus de 40 ans comme l’indique le droit international et plus d’une quarantaine de résolutions des Nations Unies », a tenu à rappeler le député français. Il a affirmé que « ce choix à rebours du droit international du parti présidentiel va dans le sens du choix de Donald Trump, bien qu’il soit encore pire, puisqu’il est fait de manière rampante et sournoise ».

Le Maghreb, 13 avr 2021

Etiquettes : Algérie, France, Sahara Occidental, Maroc,

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