Réagissant aux propos de Mario Draghi sur Recep Tayyip Erdogan, la Turquie a gelé l’achat d’hélicoptères pour 70 millions d’euros, relate La Repubblica.
Les autorités turques ont suspendu un contrat à 70 millions d’euros sur l’achat d’hélicoptères italiens suite à une déclaration du Premier ministre Mario Draghi qui a traité le Président turc de «dictateur», ont annoncé dimanche 11 avril les journaux La Repubblica et Il Fatto Quotidiano.
L’accord avec la société Leonardo portant sur l’acquisition de dix hélicoptères d’entraînement AW169 devait initialement être signé en avril. Cet accord était censé devenir le premier d’une série qui devait rapporter un bénéfice à long terme de plus de 150 millions à Leonardo, précise La Repubblica.
D’autres sociétés concernées?
D’après le journal, la Turquie n’a pas l’air de se contenter des explications fournies par les voies diplomatiques et réclame des excuses officielles du gouvernement italien.
«Et comme aucune réponse ne vient de Rome, les autorités turques ont commencé à envoyer des signaux menaçants, marquant leur volonté d’élever le niveau de la confrontation», note La Repubblica.
Selon les journaux, le constructeur de centrales électriques Ansaldo Energia et deux sociétés privées italiennes ont aussi reçu des avertissements de la part d’Ankara.
Montée des tensions suite au «Sofagate»
Le 8 avril, le président du Conseil italien Mario Draghi a qualifié Recep Tayyip Erdogan de «dictateur», critiquant l’incident protocolaire survenu en Turquie lors d’une rencontre avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel. Pendant cette entrevue, Mme von der Leyen a été installée sur un canapé, en retrait des deux hommes qui disposaient de fauteuils.
Ce faux pas diplomatique a vite été baptisé «Sofagate» par les médias, terme largement repris sur les réseaux sociaux, et a suscité des réactions indignées en Europe sur son caractère sexiste et sur l’inégalité de traitement entre les deux chefs des institutions européennes. Ankara a expliqué que la disposition des fauteuils au cœur de la polémique avait été suggérée par la partie européenne.
Le ministère turc des Affaires étrangères a qualifié les propos de M.Draghi d’«offensants et déraisonnables» et convoqué l’ambassadeur d’Italie à Ankara.
Source: Sputnik, 11 avr 2011
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