Épisode 1 : Youri Gagarine : le destin tragique du spatial russe

Lundi 12 avril, l’ensemble de la Russie célèbre la « Fête de la Cosmonautique ». Si l’envoi du premier humain dans l’espace demeure un symbole marquant, que reste-t-il de l’industrie spatiale russe actuellement ? A-t-elle réussi à se relever depuis la chute de l’URSS ? Est-ce une priorité ?

12 avril 1961 : il y a 60 ans exactement, le premier être humain s’envolait dans l’Espace. Youri Gagarine, le fils d’un charpentier et d’une paysanne, incarne le héros populaire soviétique et l’avancée technologique du pays, capable de réaliser cet exploit, 4 ans après avoir envoyé le premier satellite en orbite, Spoutnik. Jusqu’à sa mort en 1968, dans un accident d’avion mystérieux, il est une légende et demeure une fierté russe, une image unificatrice encore célébrée, notamment aujourd’hui, lundi 12 avril, jour de la « Fête de la Cosmonautique » dans toute la Russie.

Symbole d’un âge d’or, la figure de Gagarine tenterait de masquer qu’au fil du temps, les prouesses soviétiques sont rattrapées. La fin de l’URSS en 1991 marque un coup d’arrêt à l’industrie spatiale, mettant à terre avec elle une fierté nationale. Si Poutine, en accédant au pouvoir en 2000, veut remettre la Russie sur les rails du spatial, les réformes qu’il a lancé, notamment en 2015 avec la rationalisation de l’agence Roscosmos, ont bien du mal à se mettre en place. Le lancement, en mai dernier, de la première fusée de l’entreprise américaine SpaceX marque la fin du monopole russe sur les départs dans l’Espace, avec son mythique lanceur Soyouz.

L’industrie spatiale russe est-elle sinistrée ? Comment la société qui a pu envoyer Gagarine dans l’espace s’ancre-t-elle aujourd’hui dans la course à l’espace ? 60 ans après le vol historique de Gagarine, que reste-t-il de la grandeur spatiale russe ? Mais aussi, comment le spatial peut être un outil politique pour le pays, qui doit se reconstruire après 1991 ?

Seconde partie – le focus du jour
Sigmund Jähn, symbole d’une fracture allemande

Rencontre avec un autre héros de l’histoire socialiste, Allemand cette-fois. Le 26 août 1978, Sigmund Jähn, s’envole pour l’espace. Si son nom n’a pas marqué l’Europe de l’Ouest – RFA comprise – il a longtemps été un symbole pour la RDA. Il meurt en 2019, mais depuis quelques mois, son nom est associé à une controverse très locale, à Halle-sur-Saale, une ville de l’est de l’Allemagne. Le Planétarium de la ville, construit en 1978, portait le nom de Sigmund Jähn, en l’honneur du cosmonaute. Il a été démoli il y a quelques années, et un nouveau planétarium va ouvrir ses portes dans quelques mois. Une polémique éclate alors entre les élus de la ville : faut-il conserver son ancien nom, celui de Sigmund Jahn – ancien astronaute allemand de l’est -, ou en préférer un autre ? Une question révélatrice des tensions encore présentes trente ans après la chute du mur.

Entretien avec Julien Duez, journaliste à Society, il s’est rendu à Halle le jour où le Conseil municipal devait voter l’attribution du nom du nouveau Planétarium. Il nous explique pourquoi la figure de Sigmund Jähn a déclenché cette polémique.

https://www.franceculture.fr/player/export-reecouter?content=6a497cee-d329-48fa-8ac8-fb6aba0b887e

Son reportage est à retrouver dans le n°152 de Society.

France culture, 12 avr 2021

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