S’achemine-t-on par un incroyable retournement de situation à la libération des hommes d’affaires véreux qui ont signé à blanc le pays en pillant des milliards de dollars grâce aux surfacturations et autres largesses que leur permettait Bouteflika et sa clique ?
Pour saugrenue qu’elle puisse paraître, cette question n’en coule pas moins de source quand on entend les déclarations de certains acteurs politiques proches du pouvoir. En l’espèce, le président du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaid a étonné son monde, hier, lors de son meeting à Bordj Bou Arreieidj, quand il a proposé le plus sérieusement du monde de négocier avec les frères Kouninef, Tahkout, Haddad et autres affairistes ayant été condamnés pour corruption, leur libération pure et simple en contrepartie de la restitution de l’argent qu’ils ont volé ! C’est à tomber à la renverse !
Nous sommes peut être le seul pays au monde où une telle éventualité est mise sur la table par un parti politique qui prétend défendre la démocratie et lutter contre la corruption ! Tant qu’à faire, pourquoi ne pas présenter carrément les excuses nationales à Ali Haddad, Mahiedine Tahkout, les frères Kouninef et tous les autres corrompus pour…services rendus au peuple !
Sur ce coup là, Abdelaziz Belaid qui, soit dit en passant, est un pur produit de l’ex parti unique, a vraiment osé. Il faut en effet avoir suffisamment de courage pour faire une proposition aussi indécente à un peuple qui subit frontalement les dommages collatéraux de cette race d’affairistes qui ont vampirisé l’argent des algériens. Mais qu’est ce qui fait donc courir le chef du Front El Moustakbel qui en parle au moins pour la deuxième fois ?
Cette hallucinante proposition intervient au moment ou des rumeurs insistantes font état d’une incursion massive des représentants de l’ancien FCE et des hommes d’affaires proches de Tahkout, Haddad et les frères Kouninef dans les listes électorales de certains partis politiques dont celui précisément de Belaid Abdelaziz. Objectif ? Placer le maximum de députés dans la prochaine APN pour s’assurer de l’adoption d’un projet de loi d’amnistie au profit des hommes d’affaires qui sont derrière les barreaux !
En contrepartie les partis concernés, seraient arrosés de fric pourri des Haddad et consort. C’est ce qui se susurre dans les salons algérois. Et si cet horrible scénario venait à se confirmer, l’Algérie aura réussi le pathétique « exploit » d’avoir redonné une seconde vie à la Issaba à contre courant du discours du président Tebboune clairement opposé à la réhabilitation des « voleurs ».
Imane B.
L’Est Républicain, 12 avr 2021
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