Algérie.- Objectif majeur

Le développement des énergies renouvelables est hissé au rang de priorité nationale. Il requiert inéluctablement l’émancipation de la recherche, de l’innovation dans un secteur éminemment technologique, compétitif, propre et à des coûts abordables. Son déploiement à l’échelle nationale s’impose pour sortir du «tout hydrocarbures» et de sa rente, garantir la sécurité énergétique et améliorer les conditions de vie des citoyens. Des facteurs sont en mesure de favoriser l’essor des énergies renouvelables en Algérie, en particulier la consommation de plus en plus croissante des sources d’énergie classiques, la situation du patrimoine pétrolier et gazier, les questions relatives à l’environnement et au développement durable et les exigences des mutations géostratégiques mondiales. Le pays accuse un certain retard dans la transformation de son modèle énergétique exclusivement conventionnel, qu’il ne pourra combler qu’en mobilisant un surcroît de moyens humains, technologiques et financiers. Il faut mettre en garde contre un discours parfois relayé par les médias et des personnalités politiques qui tendent à faire accroire à la pérennité des ressources fossiles. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, accorde un grand intérêt à ce secteur selon le triptyque d’un renouveau national basé sur la sécurité alimentaire, la transition énergétique et l’économie numérique. C’est une ambition largement réalisable, grâce aux capacités avérées d’un gisement non fossile considérable.

Le chef de l’État veut absolument concrétiser une transition basée sur l’efficacité énergétique.

Un objectif qu’il a en tout temps réaffirmé, de façon à prendre en charge les besoins d’une consommation interne en pleine croissance. Dans cette perspective, le plan d’action du gouvernement a d’emblée placé la transition énergétique au cœur de la politique de développement, jusqu’ici assujettie à une ressource appelée à se tarir, soumise aux fluctuations des prix sur le marché pétrolier. Un tel engagement pourrait être perçu comme un devoir envers les générations futures.

C’est toute une conjonction de synergies positives entre l’université, les centres de recherche et l’entreprise, l’existence de passerelles entre les institutions étrangères où opèrent les spécialistes algériens et le tissu entrepreneurial local qui doit être sérieusement redynamisé.

Il faut aussi stopper l’exode ou la marginalisation de la ressource humaine qualifiée. Les leçons du passé doivent être tirées, car les plans de développement des ressources non renouvelables ont fini par marquer le pas, faute d’une vision claire, prospective, portée sur l’avenir. La conférence sur la transition énergétique, qu’organise le ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement en Algérie, avec la participation d’un aréopage de spécialistes, est une initiative importante, dans la mesure où elle traitera, en plus du thème en question, plus particulièrement de la stratégie du gouvernement d’ici 2030. L’objectif étant de positionner le pays comme un acteur majeur dans le marché international des énergies renouvelables.

El Moudjahid, 11 avr 2021

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