Algérie : La provocation de trop de la partie française

REPORT SINE DIE DE LA VISITE DE JEAN CASTEX EN ALGERIE: La provocation de trop de la partie française

La bonne volonté affichée des autorités algériennes pour une meilleure approche des relations entre l’Algérie et la France, ne semble pas être partagée par la partie française et pour cause, les autorités françaises, ne cessent à chaque fois qu’une rencontre se profile, de prendre des décisions provocatrices poussant a une réaction des autorités algériennes.

Le dossier épineux du Sahara occidentale, vient une nouvelle fois être utilisé par la partie française pour faire échouer toute approche dans les relations des deux pays.

En effet, la visite du Premier ministre français, Jean Castex, en Algérie a été reportée « sine die ». L’annonce a été faite en fin de journée de jeudi 8 avril par les services du Premier ministre français. Jean Castex devait était attendu ce samedi 10 avril accompagné d’une délégation pour la tenue demain dimanche du cinquième Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français.

Plusieurs raisons seraient derrière le report « sine die » de cette visite. En effet, à la veille de ce déplacement du Premier ministre français à Alger, des événements sont apparus notamment avec les déclarations du ministre du Travail, El Hachemi Djaaboub à propos de l’annonce par « La République en Marche » (LREM), parti d’Emmanuel Macron, de la création d’une antenne de cette formation politique à Dalkhla au Sahara occidental occupé. Ce sont autant d’événements qui auraient accéléré l’annulation de la visite de Jean Castex. La version officielle avancée étant, le contexte sanitaire. Les services du Premier ministre français ont annoncé que le comité intergouvernemental franco-algérien, prévu dimanche en Algérie en présence du Premier ministre français Jean Castex, est reporté sine die « compte tenu du contexte sanitaire ». « L’épidémie de Covid-19 ne permettant pas à ces délégations de se retrouver dans des conditions pleinement satisfaisantes », le comité « est donc reporté à une date ultérieure, lorsque le contexte sanitaire sera plus favorable », ont ajouté les mêmes services dans ce cadre, certaines spéculations font état que le format de la délégation française, réduit en raison de l’épidémie, a été jugé insuffisant par les autorités algériennes, ce qui a précipité cette annulation tardive. Quatre ministres français seulement devaient faire le déplacement à Alger, à savoir : Jean-Yves Le Drian pour les Affaires étrangères, Gérald Darmanin à l’Intérieur, Jean-Michel Blanquer à l’Education et Bruno Le Maire à l’Economie.

Quelques heures avant le report, Matignon a indiqué que cette session du CIHN (reportée) devait inaugurer une nouvelle étape dans le réchauffement des relations bilatérales, engagé par le président Emmanuel Macron et son homologue algérien. « La visite du Premier ministre s’inscrit dans le réengagement de la relation voulue par les deux présidents, dans un nouveau climat de confiance”, ont expliqué à la presse française des sources proches de Jean Castex, qui ont décrit sa visite comme “un geste d’amitié vis-à-vis de l’Algérie”.

La visite reportée de Jean Castex a été précédée jeudi par la visite du chef d’état-major des armées françaises, le général d’armée, François Lecointre, qui a été reçu par le chef de l’Etat-major, le général-major, Said Chanegriha.

Lors de sa rencontre avec son homologue français, le général Said Chanegriha a évoqué avec lui la stabilité en Méditerranée et la problématique liée à la réhabilitation des deux anciens sites d’essais nucléaires français, à Reggane et In-Ikker. « Je tiens à évoquer la problématique des négociations, au sein du Groupe Algéro-français, au sujet des anciens sites d’essais nucléaires et des autres essais au Sahara algérien, où nous attendons votre soutien, lors de la 17e session du groupe mixte Algéro-français, prévue en mai 2021, pour la prise en charge définitive des opérations de réhabilitation des sites de Reggane et In Ekker, ainsi que votre assistance pour nous fournir les cartes topographiques permettant la localisation des zones d’enfouissement, non découvertes à ce jour, des déchets contaminés, radioactifs ou chimiques », a-t-il dit à son homologue français., selon le même communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).

les médias français évoquent de leur coté, les déclaration jugées fracassantes du ministre du Travail a qualifié la France d’ »ennemi traditionnel et éternel » de l’Algérie. Une déclaration largement relayée par les médias français.

CREATION D’UNE ANTENNE DU PARTI FRANÇAIS LREM A DAKHLA OCCUPEE

L’autre événement qui a ravivé les tensions et qui serait également derrière le report de cette visite, le parti du président français Emmanuel Macron, « La République En Marche (LREM) », a annoncé la création prochaine d’une antenne du parti à Dakhla, en territoire du Sahara occidental occupé par le Maroc Cette annonce a été vue par le Royaume comme la création prochaine d’un consulat français.

L’annonce a été faite par la députée du Tarn, Marie-Christine Verdier Jouclas, vice-présidente du groupe d’amitié France-Maroc et porte-parole des députés macronistes à l’Assemblée nationale française. Elle a en effet annoncé la création prochaine par LREM d’un comité à Dakhla (en territoire sahraoui occupé), en ajoutant que ce comité se situe dans « les provinces du Sud marocain » et « qui vient renforcer notre présence auprès des Français de cette zone ».

La députée Verdier Jouclas et le représentant de LREM au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, Jaoued Boussakouran, se sont engagés à se rendre à Dakhla dès que les conditions sanitaires le permettront. « A l’occasion de l’anniversaire des 5 ans de La République en Marche, nous souhaitons saluer la dynamique du mouvement au sein de notre région», ont-ils dit, tout en se réjouissant « particulièrement de la création du comité de LREM à Dakhla, situé dans les provinces du Sud marocain ».

L’ouverture d’une antenne d’En Marche sur place, la veille de la visite à Alger de Jean Castex, « est un geste qui ne pouvait qu’être mal interprété », a souligné Franceinfo.

Jeudi, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, s’est entretenu par visioconférence avec son homologue marocain, Nasser Bourita. Le MAE français a rappelé le ministre a rappelé « le soutien de la France à la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. » Il a également rappelé que dans cette perspective, « la France considère le plan d’autonomie marocain comme une base sérieuse et crédible », lit-on sur le site du ministère français des affaires étrangères.

DES PARTIES CONTRE UN RAPPROCHEMENT ENTRE L’ALGERIE ET LA FRANCE

L’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar Daoud, a lui aussi évoqué mercredi dernier cette visite du Premier ministre français et la tenue de cinquième session du CIHN. Dans une interview accordée la chaîne publique Canal Algérie, l’ambassadeur d’Algérie à Paris a dénoncé des lobbies qui «travaillent contre une entente cordiale entre l’Algérie et la France».

« C’est une action qui consiste à contrecarrer tout effort de développement entre les deux pays », a-t-il expliqué, tout en affirmant qu’ »aujourd’hui, l’Algérie et la France entament une nouvelle période ». Explicitant les fondements de la diplomatie algérienne, l’ambassadeur d’Algérie à Paris a rappelé sur Canal Algérie que notre pays « a des principes en politique étrangère ».

Ces principes sont le droit à l’autodétermination des peuples, la non-interférence dan s les affaires intérieures des autres Etats et le respect des frontières héritées au moment de l’indépendance. » « Nous avons nos principes et nous les réaffirmons devant toutes les instances internationales, nous ne le disons pas uniquement à la France qui est un pays ami », a-t-il dit.

Zitouni Mustapha

Jeunesse Algérienne, 10 avr 2021

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