Maroc: Le journaliste Omar Radi entame une grève de la faim

Le journaliste marocain, Omar Radi, a décidé d’entamer une grève de la faim après le rejet de sa demande de mise en liberté provisoire précédemment soumise par son comité de défense, ont rapporté des médias locaux.
Omar Radi s’est joint à la grève ouverte de la faim, annoncée par l’ex-rédacteur en chef du journal «Akhbar Al Yaoum», Soulaiman Raïssouni, «pour dénoncer le maintien de leur détention arbitraire», ont indiqué les médias, citant le père du journaliste, Driss Radi.

Dans une lettre publiée sur sa page Facebook, Driss Radi a indiqué que son fils lui avait annoncé cette nouvelle lors de leur récent appel téléphonique.

«Cela m’a fait peur pour ta santé déjà fragile, surtout que tu es sous surveillance médicale qui t’oblige à prendre des médicaments trois fois par jour, en raison d’une maladie chronique qui s’est aggravée avec les conditions de détention arbitraire», a-t-il écrit.

Exprimant son inquiétude quant à cette décision, le père d’Omar Radi dit toutefois «comprendre et imaginer le degré de désespoir, quand l’injustice peut bloquer la vie et la mort devient une décision de lutte et un défi».
«Cela se produit avec vous (Omar et Soulaiman) à cause de l’extrémisme du pouvoir judiciaire, le manque de justice et l’autoritarisme rampant», a-t-il ajouté.

Le père du journaliste marocain écrit, en outre, que «la force des deux journalistes emprisonnés ne réside pas dans les grèves de la faim», rappelant que le régime veut qu’ils «meurent et qu’il est prêt à tuer tous les adversaires en les poussant au désespoir et au suicide pour se débarrasser d’eux».

Plus tôt dans la semaine, la cour d’appel de Casablanca a rejeté la demande de mise en liberté provisoire de Omar Radi dont le procès a été reporté au 27 avril prochain. Des organisations internationales de défense des droits de l’Homme ont signé une pétition dans laquelle elles appellent les autorités marocaines à assurer un procès équitable au journaliste et militant Omar Radi poursuivi pour des faits d’«atteinte à la sécurité de l’Etat» et de «viol». Ces organisations dont Amnesty International, Human Rights Watch, Project on Middle East Democracy, Cairo Institute for Human Rights Studies ou encore The Freedom Initiative ont indiqué que les autorités marocaines auraient dû accorder à Omar Radi la liberté provisoire, notant que la détention devrait être «l’exception et non la règle».

Pour sa part, Souleiman Raissouni a entamé jeudi une grève de la faim ouverte pour protester, entre autres, contre son arrestation arbitraire et sa détention provisoire pendant près d’un an sans procès, et en l’absence de preuves l’incriminant.

La décision de Raissouni, selon son épouse, intervient après deux grèves d’avertissement pour protester contre son «arrestation arbitraire depuis le 22 mai, au cours de laquelle il a été privé de sa défense, alors qu’en prison il vivait dans une cellule d’isolement».

Etiquettes : Maroc, Omar Radi, Souleimane Raïssouni, répression, presse, journalistes, Taoufik Bouachrine,