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Algérie : “Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ?”


L’écrivain Ahmed Bensaada a révélé à travers son ouvrage de 147 pages, intitulé «Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien ?», les dessous et secrets des desseins et complots tissés, dans une tentative d’exploiter le Hirak du peuple algérien pour nuire à l’unité et la stabilité de l’Algérie.

DANS sa préface, l’universitaire et journaliste syrien, Majed Nehmé, note que cette enquête est une contribution majeure, car l’écrivain Ahmed Bensaada était le premier à lever le voile sur la nébuleuse des organisations dites non gouvernementales, mais qui dépendent, dans leur écrasante majorité, des organisations étatiques occidentales qui leur prodiguent assistance, formation idéologique et pratique, financement, infrastructures logistiques d’aide à l’action et à la déstabilisation.

Le journaliste syrien raconte que l’auteur de cet ouvrage lui a confié, à l’occasion d’un colloque international consacré aux révoltes arabes, tenu à Alger, que «tôt ou tard, l’Algérie serait ciblée par ces apprentis sorciers…». Il sous-entend par ces apprentis sorciers, ceux qui reçoivent assistance, soutien et souvent des formations des organisations gouvernementales et non gouvernementales visant la déstabilisation de leurs pays. L’écrivain Ahmed Bensaada a entamé son enquête en s’interrogeant sur les préalables et dimensions d’une proposition parue, très peu de temps après le début des manifestations populaires pacifiques du 22 février 2019, qui consiste «à nommer une instance de transition qui exerce les fonctions de chef d’Etat». Et de solliciter des personnages connus pour leur extrémisme idéologique et leur obédience pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes du pays».

Afin de comprendre les antécédents et dimensions de cette proposition, le chercheur a souligné que cela «exige aussi bien un retour vers le passé qu’une observation de l’actualité récente». L’écrivain a alors posé de nombreuses questions, dont celle de savoir pourquoi on a proposé ces personnes en particulier ? Y avait-il une coalition sous-jacente au Hirak pour proposer une liste en particulier ? Mais ce qui suscite l’attention, selon l’auteur de cet ouvrage, est que «ces noms avaient émergés – comme par enchantement – très tôt de la houle du Hirak».

D’ailleurs, l’écrivain s’est interrogé sur le lien de ces personnes avec des Etats, des organisations gouvernementales et non gouvernementales qui avaient déclenché certains événements suspects dans le monde. Selon ce livre, des organisations internationales qui s’activent dans le domaine de «l’exportation de la démocratie» qui ont été derrière «les révolutions colorées» dans les années 2000, et ce, dans les pays anciennement sous le giron soviétique ainsi que son rôle imminent dans le «printemps arabe».

A ce propos, l’auteur évoque le cas de la Serbie où il affirme que l’organisation nommée «Otpor», qui signifie «résistance», est derrière le déclenchement des événements car ce mouvement de contestation a pu «grâce aux techniques de la lutte non violente, à faire chuter le gouvernement de Slobodan Milosevic».

L’écrivain souligne qu’«il est actuellement de notoriété publique que les activistes d’Otpor ont été largement formés et financés par les différents organismes américains d’exportation de la démocratie, dont la Fondation nationale pour la démocratie (the National Endowment for Democracy) (NED), l’Institut national de démocratie (National Democratic Institute for International Affairs) (NDI), Freedom House, l’agence américaine de développement international USAID et la Open Society (société ouverte)… etc.

Concernant le déroulement des événements en Algérie durant le Hirak populaire, le chercheur a pu suivre les événements, et sur la base d’un arsenal de documents et preuves, a pu «identifier les principaux intrus au Hirak et leurs liaisons dangereuses et coupables avec ces mal nommées ONG».

Après de longues recherches menées sur l’historique de ces personnes qualifiées par l’auteur comme «intrus», le chercheur a conclu que le nommé Houari Addi est celui qui a proposé ce genre, car étant étroitement lié avec des organismes d’exportation de la démocratie. Houari Addi fait partie, depuis des années, de «l’International Forum for Democratic Studies Research Council» (Conseil de recherche du Forum international d’études démocratiques), relevant de «the National Endowment for Democracy» (NED), qui est une organisation gouvernementale d’exportation de la démocratie et derrière les révolutions colorées et le printemps arabe.

Pareil pour les personnes proposées pour une «présidence collégiale de l’Algérie», le chercheur a conclu que ces personnes ont des relations étroites et suspectes avec ces organisations gouvernementales et non gouvernementales, en affirmant, selon des documents certifiés, leur participation à diverses activités internationales, organisées et animées par ces mêmes organisations. L’auteur précise qu’une des trois personnes a bénéficié d’un soutien multiforme de ces organismes ainsi que sa participation en sa qualité d’avocat à la cour, agréé auprès de la Cour suprême, à la seconde Assemblée mondiale du WMD (World Movement for Democracy), (Mouvement mondiale pour la démocratie), tenue au brésil, en 2000, en compagnie du fondateur de RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse), «qui est une des organisations les plus financées par le NED».

A ce titre, l’écrivain Ahmed Bensaada a démontré que le NED a «subventionné le RAJ, au même titre que la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l’homme). La ligue a en effet reçu des dons dans les années 2002, 2004, 2006 et 2010, année durant laquelle le montant octroyé par le NED était de 37.000 dollars US. En plus, le chercheur a démontré les contacts et les relations tissées par un des personnages proposés à la présidence collégiale avec le corps diplomatique de certains Etats, dont de nombreuses recherches et études affirment leur rôle efficient dans le printemps arabe.

La seconde personne, sur les trois proposées, est également «juriste au parcours politique sinueux». Cette juriste est membre fondatrice du «Réseau des femmes juristes arabes» (Arab Women’s Legal Network) (AWLN), une ONG créée en juillet 2005 et présidée par elle-même pour une période de trois ans «2006 – 2009». Aux côtés de sa participation dans diverses activités organisées par des organismes suspects, où l’organisme de l’AWLN a été créé grâce au support, l’aide et le soutien de l’ABA «American Bar Association» (Association américaine du barreau), une des plus anciennes et des plus imposantes associations américaines. Notons qu’en 2007, l’AWLN a organisé «des ateliers de formation en Algérie» financés par l’ABA.

Pour la troisième personne, l’auteur a trouvé qu’il était inconvenable de dénoncer ses manoeuvres du fait qu’elle était emprisonnée, tout en relevant la célérité avec laquelle l’organisation «Al Karama» a pris sa défense, étant ellemême accusée de financement du terrorisme, tandis qu’elle ne s’est pas intéressée au sort des autres «détenus».

Le chercheur a également constaté qu’en matière de relations avec la mouvance «Rachad», cette personne n’est pas en reste. Sachant que les membres de cette mouvance ont pris sa défense et l’ont proposé pour la gestion d’une éventuelle «période de transition» en Algérie. Il est à noter que cette mouvance a été créée par les résidus du parti dissous «FIS», car selon l’auteur, ce mouvement a pour objectif «de tenter de soutenir un soulèvement populaire en Algérie de l’étranger».

«Chronique d’une liaison annoncée», titre choisi par l’a uteur pour définir les relations de ces «ténors» du Hirak avec des personnes proches du mouvement islamiste, plus précisément d’ex-membres du parti du FIS dissous. L’écrivain s’interroge après avoir constaté les marques de sympathie et les visites échangées entre eux, à la veille du début du Hirak. Il dit : «Comment celui qui se considère comme le porte-drapeau du Hirak et de ses valeurs démocratiques pouvait-il frayer avec une personne qui déclarait, il n’y a pas si longtemps, qu’elle n’était pas démocrate et que la démocratie était «kofr» (impie) ?» D’autant, le chercheur a abordé l’intense activité médiatique de ces personnes sur la chaîne de télévision «Al Magharibia TV», proche du réseau des islamistes radicaux du Front islamique du salut (FIS dissous).

A travers cette lecture, on a exposé des aperçus sur beaucoup de preuves et événements, à travers lesquels l’auteur, le docteur Ahmed Bensaada, a pu répondre à ces interrogations et éclairer l’opinion publique sur la relation de certaines personnes avec des organismes ayant trait avec des événements qui ont mené vers la déstabilisation de la sécurité de certains pays.

Bien que cet ouvrage ait été publié au début de 2020, la lecture de ce livre nous permet de déchiffrer aujourd’hui de nombreux événements sur la scène nationale et régionale ainsi que le rôle de certains personnages et organismes, qui tendent par les mêmes moyens mentionnés par l’auteur, de créer le chaos, à travers l’exploitation des revendications légitimes du peuple.

En conclusion, cet ouvrage est d’une importance majeure, car il lève le voile sur les desseins tissés contre la sécurité et la stabilité des Etats. En outre, l’auteur de cette recherche académique n’est pas n’importe qui, c’est une personnalité académique de notoriété mondiale, docteur en physique, diplômé de l’université de Montréal, Ahmed Bensaada est aussi un grand pédagogue, passeur de savoir, de connaissances et de conviction. Lauréat de nombreux prix, c’est pourquoi son livre mérite d’être lu.

El Djeïch nº 396, avril 2021

Etiquettes : Algérie, Hirak, Ahmed Bensaada, Houari Addi, International Forum for Democratic Studies Research Council, World Movement for Democracy, Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, LAAADH, Al Karama, Rachad, FIS, Al Magharibia TV,

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