Six personnes soupçonnées d’être impliquées dans une affaire de trafic de stupéfiants entre Lyon et le Maroc, avec de la marchandise qui transitait par des bus, ont été condamnées à de la prison ferme mercredi.
ix membres d’un réseau impliqué dans un réseau de trafic de stupéfiants utilisant des bus pour importer du cannabis en France depuis le Maroc ont été condamnés mercredi à des peines de trois à huit ans de prison ferme à Lyon.
« Cette affaire a mis au jour une structure entière d’importation et de distribution, avec des professionnels du transport qui ont utilisé leurs véhicules pour acheminer les stupéfiants », a résumé dans son réquisitoire la procureure Anne-Sophie Huet devant le tribunal correctionnel de Lyon.
Après des écoutes téléphoniques et des filatures, les enquêteurs de la brigade des stupéfiants de la DIPJ de Lyon ont intercepté une première fois un bus sur l’aire de Lançon-de-Provence, le 23 juin 2018. Ils ont découvert un stock de 436 kilos de cannabis en blocs d’une vingtaine de kilos. La drogue, d’une valeur marchande évaluée à près de 900.000 euros, était dissimulée sous trois trappes dans le couloir central du bus et sous un faux plancher de la soute à bagages.
L' »organisateur » interpellé en Espagne et extradé à Lyon
Selon l’accusation, les bus affrétés par une société immatriculée au Portugal ont été utilisés dans deux autres trajets de bus transportant voyageurs et drogue entre le Maroc et Lyon. Un de ces véhicules a été intercepté à Tanger au Maroc, le 3 août 2018, avec 135 kilos de cannabis à son bord.
Mohamed B., alias « Moussa », a été décrit par la procureure comme « l’organisateur des transports en lien direct avec les fournisseurs au Maroc, en contact avec un grossiste à Lyon ».
Interpellé en Espagne et extradé à Lyon, l’homme a utilisé son portable personnel pour gérer la progression des chauffeurs et « a continué depuis sa cellule après son extradition », a révélé Anne-Sophie Huet.
Deux appartements et quatre voitures acquis en Espagne
L’homme a contesté ce rôle central, se disant ouvrier agricole. Mais pour la procureure, « l’acquisition de deux appartements et quatre voitures en Espagne, ainsi qu’un immeuble de quatre appartements au Maroc » démontrent au contraire son haut niveau d’implication.
Le suspect s’est vanté au téléphone de pouvoir corrompre un policier et un magistrat au Maroc pour faciliter les transports, tout en se plaignant des « nouveaux scanners » mis en place au port de Tanger pour détecter la drogue dans les véhicules. Il a été condamné à 8 ans de prison ferme, 80.000 euros d’amende avec confiscation de ses biens et une interdiction définitive du territoire français.
Deux chauffeurs marocains ont été condamnés à trois ans ferme, assortis de dix ans d’interdiction du territoire français. Et le tribunal a condamné à sept ans de prison un autre suspect considéré comme le grossiste basé à Vaulx-en-Velin, et ordonné son arrestation.
Une filière passant par Toulouse a également été démantelée dans la même affaire. Dans ce cadre, deux fournisseurs/convoyeurs ont été condamnés à trois ans ferme et 8000 euros d’amende.
Le Progrès, 8 avr 2021
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