Qui est le grand leader du Polisario qui a été assassiné par le Maroc ? | Une nation chante son désaccord

Un haut dirigeant du Front Polisario indépendantiste a été tué dans une frappe de drone marocain au Sahara occidental. C’est ce qu’a annoncé un responsable militaire sahraoui.

Il est bien connu que le Sahara occidental est en conflit entre Rabat et le Polisario.

Le commandant de la gendarmerie, Al-Bendir

L’agence de presse Sahara News du Polisario a cité le ministère de la défense de la RASD. Un communiqué dans lequel il affirme : « Hier, mardi, le commandant de la gendarmerie nationale est tombé martyr, Dah Al-Bendir. Au champ d’honneur ».

Elle ajoute : « Il était en mission militaire dans la région de Ross Irne », au nord du désert. Sous le contrôle du Polisario ».

Qui est le leader de Dah Al-Bendir ?

La déclaration n’a pas précisé les circonstances de l’assassinat de Bendir, qui est né dans la région de Teres en 1956 et a rejoint le Front populaire de libération de Sakia El Hamra et Rio de Oro (Polisario) en 1978.

Rapidement, l’Agence de presse Sahara News a supprimé le communiqué de son site web mercredi soir, sans aucune explication.

Cependant, un haut responsable militaire sahraoui, qui a demandé à ne pas être nommé, a confirmé que Al-Bendir a été tué dans une attaque par un drone (marocain).

Il a ajouté que « Dah Al-Bendir venait de participer à une attaque dans la région de Bir Helou contre le mur de sable qui sépare les deux camps. Il s’étend sur un millier de kilomètres dans le désert occidental.

Le responsable militaire sahraoui a expliqué que « quelques heures plus tard, à une centaine de kilomètres du lieu de l’attaque contre les Marocains. Un drone a tué le commandant de la gendarmerie, dans la région de Tifariti ».

Il a ajouté : « Il est mort sur les terres sahraouis libérées », selon ses propres termes.

Les circonstances de l’assassinat de ce chef militaire sont encore floues, car des informations non confirmées affirment qu’un drone marocain l’a visé par un raid dans la région de Twizguy, dans le sud du Maroc.

Un raid sans précédent

Il semble que ce soit la première fois que l’armée marocaine procède à une frappe mortelle par drone dans le conflit. Qui se bat depuis des décennies contre le mouvement indépendantiste sahraoui.

L’armée marocaine n’a jamais annoncé officiellement son acquisition de drones.

Il n’a pas été possible d’obtenir des informations de sources officielles à Rabat.

Toutefois, le forum « Far-Maroc », une page Facebook non officielle des forces armées marocaines, a indiqué que c’était « après une opération de renseignement et militaire minutieuse. » Réalisée par les forces armées royales pour surveiller et suivre les mouvements suspects à l’intérieur des zones tampons des dirigeants du Polisario. Parmi eux figurent le chef de l’organisation terroriste et un groupe de ses principaux collaborateurs ».

La page, dont les informations sont souvent exactes, ajoute que « l’action était ciblée, entraînant la mort de plusieurs éléments de premier plan. Parmi eux figurent le chef de la soi-disant gendarmerie de l’organisation terroriste et la sortie indemne du dénommé Ibrahim Ghaly, Secrétaire général du Front Polisario ».

A leur tour, trois médias marocains, non spécialisés dans les affaires militaires, ont rapporté que Bendir a été tué dans une opération. Elle a été menée par l’armée marocaine « à l’est du mur de sable » qui sépare les deux camps et s’étend sur plus de mille kilomètres au Sahara occidental.

En savoir plus sur le Sahara occidental et l’histoire du Front Polisario

Le Sahara occidental est une vaste zone désertique d’une superficie de 266 mille kilomètres carrés, située au nord de la Mauritanie, qui est le dernier territoire du continent africain. Dont le statut n’a pas été réglé dans l’ère post-coloniale.

Le Maroc contrôle plus de 80% de sa superficie à l’ouest, tandis que le Front Polisario en contrôle moins de 20% à l’est. Ils sont séparés par un mur de sable et une zone tampon supervisée par les casques bleus de l’ONU.

Après près de 30 ans de cessez-le-feu entre les deux parties, la tension est revenue dans cette région en novembre 2020.

Le Maroc a déployé ses forces à Guerguerat, à l’extrême sud du Sahara occidental. Pour expulser les indépendantistes, elles ont bloqué l’unique route qui sécurise le trafic commercial avec l’ouest du continent africain.

Le Maroc propose d’accorder au Sahara occidental une autonomie sous sa souveraineté, tandis que le Polisario, soutenu par l’Algérie, appelle à un référendum d’autodétermination.

Le Conseil de sécurité et le Front Polisario

De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU, dans sa dernière position sur le conflit, fin octobre, a appelé à la reprise des négociations. Entre les deux parties « sans conditions préalables et de bonne foi ».

Selon le Conseil de sécurité, ceci afin de parvenir à une solution politique juste et durable qui bénéficie d’une acceptation mutuelle. Elle permet l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.

Les négociations en cours entre les deux parties, sous l’égide de l’ONU et avec la participation de l’Algérie et de la Mauritanie, sont au point mort depuis le printemps 2019.

Prime Time Zone, 8 avr 2021

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