Par Lyazid Khaber
«Celui qui est amené à légiférer doit le faire sans a priori, sans céder à tel ou tel lobby, tout en comprenant bien l’ensemble des enjeux en présence, et sans carcan idéologique étouffant.»
Philippe Douste-Blazy
Cela fait maintenant un bon moment depuis que l’on parle en Algérie, de la diplomatie économique. Il y a trois ou quatre ans déjà, le ministère des AE s’est penché sur la question, et des diplomates ont été bel et bien chargés de la mission de recenser les entreprises algériennes capables de participer à l’effort de développement de cette branche, avec comme perspective de les mettre en position d’exporter tant leurs savoir-faire que leurs produits à placer sur les marchés internationaux. Ce qui valait pour l’extérieur, va également pour l’intérieur du pays, puisque les opérateurs économiques étrangers désireux d’investir dans le pays, doivent impérativement trouver de bons partenaires locaux, disposant de moyens techniques et de ressources humaines qualifiées, pour s’engager.
Jusque-là, les résultats tardent à être au rendez-vous. Nos diplomates peu intéressés de la chose économique, n’ont pas pu faire des vagues dans ce vaste océan calme des affaires qu’accaparent les lobbyistes les plus appliqués. Les projets de partenariat enregistrés jusque-là, sont souvent fruits de tractations politiques en haut lieu et entre chancelleries. Au niveau micro, les entreprises se démènent comme elles peuvent pour pouvoir enfin sceller des unions sacrées avec des partenaires étrangers.
Cependant, et à moins qu’il y ait encore un échec dans la démarche entreprise tout récemment par le département des AE, l’on est tentés de croire que les conditions actuelles sont susceptibles de changer la donne. En effet, plusieurs délégations de diplomates effectuent, présentement, des déplacements dans plusieurs wilayas du pays, allant à la rencontre des opérateurs économiques. En début de la semaine en cours, ce sont les wilayas de d’Annaba, Constantine, Biskra,Touggourt et El Oued qui ont été visité. Objectif : «s’informer des préoccupations et des attentes des opérateurs économiques et prendre connaissance des potentialités de production et d’exportation.»
L’action est louable dans la mesure où ces visites seront couronnées par des actes. Mieux encore, faudrait-il penser à redynamiser le rôle de nos représentations diplomatiques à l’étranger, lesquels doivent redoubler d’effort pour «dénicher» les meilleures affaires pour les opérateurs algériens.
Ainsi, sortir de la vision classique de la diplomatie politique, devient un impératif, et nos diplomates basés à l’étranger doivent cesser d’être de simples salariés commis de l’Etat. Faire du lobbying au profit des entreprises algériennes, et encourager les algériens à investir sur de nouveaux marchés émergents, en Afrique, en Asie ou même ailleurs en Amérique ou en Europe, doit être élevé désormais au rang de priorité. Autrement, ce sera –encore une fois- un coup d’épée dans l’eau.
L. K
Ecotimes, 8 avr 2021
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