Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a mis en garde mardi les militants pro-démocratie du Hirak contre des « activités non innocentes » alors que les autorités affirment que le mouvement est détourné avant les élections.
Tebboune a mis en garde contre des « activités non innocentes » qui « tentent d’entraver le processus démocratique », après la réunion du plus haut conseil de sécurité du pays.
Le président a convoqué des élections anticipées pour le 12 juin pour tenter de répondre à la crise politique et socio-économique du pays, mais les partisans du Hirak ont dénoncé le vote comme une « mascarade ».
Le mouvement de protestation Hirak a été déclenché en février 2019 suite à la candidature du président de l’époque Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat.
L’homme fort malade a été contraint de démissionner des semaines plus tard, mais le Hirak a continué avec des manifestations, exigeant une refonte radicale d’un système au pouvoir en place depuis l’indépendance de l’Algérie de la France en 1962.
Depuis le deuxième anniversaire du mouvement le 22 février, des milliers de personnes ont continué à défier l’interdiction des rassemblements en raison de la pandémie de coronavirus et sont descendues dans la rue pour des manifestations hebdomadaires, qui ont été suspendues pendant près d’un an en raison de la crise sanitaire.
Les autorités affirment que le mouvement Hirak est infiltré par des militants islamistes qui tentent de l’entraîner vers la violence.
L’organe de sécurité algérien a examiné mardi des « actes subversifs » et « des mouvements illégaux proches du terrorisme, qui exploitent les marches hebdomadaires » du Hirak, selon un communiqué.
Il mentionnait spécifiquement le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) interdit, une région traditionnellement agitée du nord-est, et le mouvement conservateur d’inspiration islamiste Rachad, un parti sans statut légal en Algérie.
Mardi également, une foule de partisans du Hirak a défilé dans la capitale Alger lors d’une manifestation hebdomadaire dirigée par des étudiants qui s’est déroulée pacifiquement.
Les manifestants ont scandé « libérez les détenus » et ont brandi des affiches de partisans détenus du mouvement en grande partie sans chef et politiquement non structuré.
Les détenus du Hirak comprenaient 24 personnes incarcérées lundi sur des accusations de « atteinte à l’unité nationale », après avoir été arrêtées lors d’un week-end de marche du Hirak à Alger, selon le groupe de défense des droits des prisonniers CNLD.
Yahoo News, 6 avr 2021
Etiquettes : Algérie, Abdelmajid Tebboune, Hirak, MAK, Kabylie,
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