La Guardia Civil arrête un gang dont le chef est un Suédois à Marbella et le lieutenant un Français à Mijas, qui a acheté la drogue au Campo de Gibraltar.
Dans une luxueuse villa de plus de 400 mètres bâtie, avec des terrasses surplombant la mer et un accès direct à la plage, vivait l’un des derniers trafiquants de drogue arrêtés sur la Costa del Sol mercredi. De là, il a géré un commerce illicite d’exportation de haschisch vers d’autres pays européens. C’était la maison du lieutenant de cette organisation franco-suédoise. Un Gaulois d’origine maghrébine qui était le bras droit d’un dangereux trafiquant de drogue suédois. Le nordique, chef du gang, a été arrêté à Marbella dans une autre maison luxueuse. Ils vivaient sur la Costa del Sol avec leur famille, en tant que citoyens commerçants, jusqu’à ce que la Garde civile entre chez eux tôt ce matin.
Dans l’une de ces maisons, celle du trafiquant au passeport français, les agents ont été surpris par la discrétion des lieux, ainsi que par le luxe de cette demeure dans une urbanisation privée de Calahonda (Mijas). Les agents ont commenté, pour illustrer le niveau de vie, comment la chambre de la fille du narco, âgée de seulement deux ans, avait sa propre salle de bain, deux terrasses pour jouer et même un imposant dressing.
Détail qui montre le commerce lucratif démantelé par la Garde civile, qui a arrêté, à ce jour, dix personnes dans le cadre de l’opération « Bacalá ». Les arrestations ont été effectuées à Benalmadena, Mijas et Marbella à Malaga, à Tarifa et Algeciras à Cadix, ainsi qu’à Itrabo à Grenade. Parallèlement, une dizaine de perquisitions ont été effectuées en collaboration avec l’Office français de lutte contre les stupéfiants (OFAST) et les polices des pays nordiques. Toutes ces enquêtes ont été coordonnées par Europol.
Des sources de l’enquête expliquent qu’il s’agit d’une organisation qui n’avait pas pour vocation de faire venir du haschisch du Maroc. Le commerce est très échelonné et chaque gang a son propre rôle. Ce type de mafia est un simple exportateur du produit vers différents pays européens, sans avoir de contact avec les fournisseurs d’origine au Maroc. Ce sont eux qui placent la drogue en Europe, mais pas ceux qui la font parvenir en Espagne.
« Des gens très durs ».
Le contact avec les champs de culture est assuré par les mafias marocaines qui vendent généralement le produit aux clans du Campo de Gibraltar, qui sont à leur tour chargés de l’introduire dans des hors-bords le long des plages. Le type d’organisation démantelé mercredi est celui qui achète la drogue à ces clans, pour la préparer dans leurs propres « pépinières » et la transporter vers les pays européens. Ce sont eux qui ont les contacts dans les différentes villes du Vieux Continent, où la drogue continue d’être réévaluée à chaque intermédiaire.
« Dans ce cas, il s’agissait de personnes très dures », déclare l’un des gardes civils à propos de la dangerosité des détenus. Pour cette raison, dans l’opération, qui reste ouverte, ont été déployés 200 agents du commandement de la Garde civile à Algeciras (Cadix), Malaga et Grenade, sous la coordination de la zone sud du Centre de coordination contre le trafic de drogue (OCON-SUR) et le Centre régional d’analyse et de renseignement contre le trafic de drogue (CRAIN), qui ont l’intervention du Groupe d’action rapide (GAR) déplacé à l’Andalousie de son siège à Logroño.
Lors des perquisitions, ordonnées par le tribunal de première instance et l’instruction 3 de Marbella, ont été saisis une demi-douzaine de véhicules, parmi lesquels figurent certains véhicules haut de gamme exclusifs. Dans le même temps, plus de 30 000 euros en espèces, de la drogue et des armes ont été saisis. L’abondante documentation trouvée est en cours d’étude pour voir de nouvelles lignes d’action sur les connexions du gang avec d’autres organisations.
ABC Andalucía, 7 avr 2021
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