Paris a augmenté son financement à 6 millions d’euros cette année, malgré les critiques sur les frappes aériennes.
La France a annoncé mardi une augmentation de son aide au Mali à 6 millions d’euros (7,11 millions de dollars) cette année, après la publication d’un rapport de l’ONU critiquant une frappe aérienne française qui a tué des civils dans cette nation sahélienne turbulente.
Nathalie Estival-Broadhurst, ambassadrice adjointe de la France auprès des Nations unies, a déclaré que Paris fournirait cette année un million d’euros supplémentaires à un fonds des Nations unies consacré au Sahel, où les forces françaises et étrangères luttent contre une insurrection.
L’injection de fonds humanitaires est intervenue une semaine après la publication d’un rapport des Nations unies critiquant la France pour une frappe aérienne du 3 janvier qui a tué 19 civils et trois hommes armés lors d’un mariage dans le désert reculé du centre du Mali.
« Nous savons tous que la stabilisation de la région nécessite un effort important en termes d’aide humanitaire et de développement », a déclaré Mme Estival-Broadhurst au Conseil de sécurité des Nations unies.
« Nous saluons la décision du [chef de l’aide des Nations unies] Mark Lowcock de créer un fonds régional pour l’Afrique centrale et occidentale, axé en particulier sur le Sahel. La France y contribuera à hauteur d’un million d’euros. »
Les enquêteurs de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) ont conclu la semaine dernière que la frappe aérienne française avait touché un rassemblement d’une centaine de personnes dans le village de Bounti.
Cinq individus armés, membres présumés de Katiba Serma, un groupe lié à Al-Qaïda, étaient présents à la célébration, ont indiqué les enquêteurs de l’ONU.
La France a rejeté ces conclusions et mis en doute la crédibilité du rapport.
L’ancienne puissance coloniale du Mali est impliquée dans le conflit depuis 2013 et a stationné plus de 5 000 soldats dans le pays et dans les pays voisins pour combattre les groupes liés à Al-Qaïda et à ISIS.
La Minusma a déployé plus de 13 000 soldats pour contenir la violence des groupes armés dans le nord et le centre du Mali. Elle a enregistré environ 230 décès depuis 2013, ce qui en fait la mission la plus meurtrière des casques bleus de l’ONU.
Quatre Casques bleus tchadiens ont été tués et plusieurs autres blessés lorsque des « terroristes lourdement armés » ont attaqué vendredi sa base dans la ville d’Aguelhok, dans le nord du Mali, a indiqué la Minusma.
« Nous condamnons cette violence dans les termes les plus forts possibles, et nous saluons la bravoure et le dévouement de nos casques bleus », a déclaré Linda Thomas-Greenfield, l’ambassadrice de Washington auprès des Nations unies, devant le conseil.
« La sécurité des casques bleus est une priorité pour les États-Unis, et nous continuerons à prendre des mesures concrètes pour renforcer la sécurité des casques bleus. »
The National, 6 avr 2021
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