Au début de 1978, les forces aériennes algériennes sont composées de 5 000 hommes et équipée de 23 avions de combat.
La flotte comprend alors 12 MiG-21MF, un escadron de chasseurs bombardiers équipé de 2 Su-7BMK, un escadron d’attaque équipé d’avions de chasse MiG-17, un escadron de bombardiers tactiques équipé de 4 Il-28 et un escadron de 2 CM-170 et 2 MiG-15 pour l’entraînement.
Vers la fin de la même année, le premier lot de 5 MiG-23 à géométrie variable est acquis, ainsi qu’un premier lot d’avions de chasse MiG-25 Foxbat, toujours employé dans les missions de reconnaissance aérienne.
Un peu plus de quarante après, « l’aviation algérienne », est la plus puissante du continent Africain. « Seules l’Ouganda et l’Afrique du Sud pourront rivaliser », écrit Military Watch Magazine.
En effet, dans son classement mondial des forces aériennes dans le monde, rendu public ce mardi 06 avril, le magazine spécialisé, place l’Algérie à la première position africaine.
Dotée de l’une des plus grandes flottes d’Afrique, l’armée de l’air algérienne combine en effet, des quantités d’armements avec la modernité et un niveau élevé de formation du personnel sans égal en Afrique.
L’épine dorsale de la flotte est composée de 48 chasseurs lourds Su-30MKA – un dérivé avancé de la génération 4+ du Su-30 Flanker doté de capteurs puissants, d’une performance de vol impressionnante et de la possibilité d’engager toutes sortes de cibles avec un arsenal diversifié d’armes. Le Su-30 est soutenu par de petits escadrons tactiques de chasseurs MiG-29S de poids moyen composés de 23 chasseurs.
Les avions de l’ANP sont tous équipés d’armes de pointe, notamment des missiles air-air à longue portée R-27ER et R-77, les Su-30 pouvant déployer des missiles de croisière Kh-31 Mach 3.
L’armée algérienne déploie également la plus grande flotte de chasseurs d’attaque d’Afrique avec 36 jets Su-24M en service et un escadron de 15 intercepteurs Foxbat MiG-25PDS, qui sont considérés comme les variantes les plus modernes de la plate-forme de troisième génération avec des capteurs avancés de quatrième génération, des systèmes d’avionique et de guerre électronique.
A noter que le MiG-25 est le jet de combat le plus lourd d’Afrique et le plus rapide du monde, et est capable de fonctionner à des altitudes extrêmes et à des vitesses de Mach 3,2.
Des experts cités par Military Watch Magazine n’écartent pas l’’aquisition prochaine « par l’Armée de l’Air algérienne de nouvel avions de combat dernière génération ».
La leçon algérienne…
Military Watch Magazine n’a pas manqué par ailleurs de rappeler dans son dernier classement des forces aériennes dans le monde, l’un des épisodes les plus glorieux de l’aviation algérienne.
C’était en novembre 1988, quand un bombardement israélien contre l’OLP à Alger a été déjoué.
L’OLP avait cherché à organiser un grand congrès en 1988, au cours duquel elle déclarerait l’avenir de «l’État palestinien» qu’elle voulait former, mais a été avertie qu’une telle réunion ferait l’objet d’attaques israéliennes. Au départ, l’OLP voulait tenir ce congrès à Bagdad mais en raison de la guerre de l’Irak avec l’Iran, l’Afrique du Nord était considérée comme plus sûre.
Cependant, les Palestiniens ont été avertis qu’Israël attaquerait, quel que soit le lieu du congrès. Par conséquent, ils ont choisi Alger. C’était considéré comme un endroit plus sûr.
L’Algérie étant choisie pour abriter le congrès et acceptant de le faire, l’armée de l’air israélienne devrait s’attaquer à l’une des forces armées arabes les plus capables, les mieux armées et les mieux entraînées.
Le congrès de l’OLP s’est tenu à l’hôtel Club des Pins à environ 20 km à l’ouest d’Alger, et l’armée algérienne a déployé des efforts considérables pour protéger le site de la frappe israélienne attendue.
Une zone d’exclusion aérienne dans un cercle de 20 kilomètres a été établie autour du Club des Pins, qui était renforcée par les systèmes de défense aérienne mobile 2K12 KuB – un prédécesseur des systèmes modernes BuK-M2 et BuK-M3.
Le 10 novembre 1988, une formation de F-15 a été détectée par le réseau de défense aérienne algérien s’approchant de son espace aérien à moyenne altitude.
Plus de MiG-25 ont été brouillés pour renforcer ceux déjà en patrouille, mais n’ont pas été guidés pour intercepter les jets israéliens qui étaient encore beaucoup trop loin.
Les intercepteurs algériens ont plutôt reçu l’ordre de monter et de prendre position devant les combattants entrants – où ils pourraient profiter de leurs plafonds à plus haute altitude pour lancer des attaques de missiles.
De plus en plus de stations radar algériennes ont été activées et ont commencé à suivre la formation israélienne qui approchait.
Le MiG-25 était l’avion de combat soviétique le plus performant proposé à l’exportation à l’époque, et était l’avion de combat le plus rapide au monde. Les avions étaient plus lourds que les F-15, pouvaient voler plus haut et transportaient des missiles à plus longue portée.
L’Algérie venait de renter dans l’Histoire, pour ne pas s’être d’abord laissée intimidée. Deuxièmement pour avoir repoussé une menace que la plupart des pays redoutaient.
M.M.H
La Patrie News, 7 avr 2021
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