Le procureur général près la cour d’Alger, Sid-Ahmed Mourad, a indiqué, avant-hier soir, que le jeune mineur S. C. paraissant dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux dans laquelle il prétend avoir « subi une agression sexuelle au sein d’un commissariat de police, aurait refusé de subir un examen médico-légal approfondi ».
Suite à la « vidéo relayée sur les réseaux sociaux et par certains médias concernant des allégations d’une agression sexuelle dont aurait été victime le jeune mineur S. C., le jour de sa participation, samedi 3 avril 2021, à une manifestation non autorisée, et au vu des interprétations et interrogations suscitées, le parquet de la République près le tribunal de Sidi-M’hamed a donné des instructions pour la convocation du mineur en question en compagnie de son tuteur », a expliqué le procureur général près la cour d’Alger lors d’une conférence de presse.
Il a précisé que le jeune S. C., a déclaré, en présence de sa mère, s’être déplacé de Blida, lieu de sa résidence, le jour de la marche avec des connaissances à lui et qu’il a été interpellé avec deux d’entre elles, dont il n’a pas révélé l’identité, faisant état de « l’ouverture d’une enquête avec les personnes qui étaient avec lui ». Soulignant que « le seul fait qu’il a rapporté est d’avoir été poussé par un talkie-walkie avant d’être conduit au siège de la Sûreté », ajoutant qu’il lui a été demandé « avec insistance de préciser la nature de l’agression, dont il prétend avoir été victime ». « Les investigations se poursuivent à ce sujet », a assuré le procureur, indiquant que la « mère affirme que le jour des faits, elle était chez elle et ignorait le déplacement de son fils vers Alger », ajoutant avoir été « contactée par les services de Sûreté pour se présenter en vue de le récupérer ».
Il a fait savoir, dans le cadre de cette affaire, que le mineur « a été examiné, ce jour même, par deux autres médecins au niveau du service de médecine légale au CHU Mustapha-Bacha », ajoutant que « le concerné a refusé de se soumettre à un examen approfondi et nous respectons la décisio de tout citoyen. Nous ne pouvons pas l’obliger à un tel examen, surtout en présence de sa mère ». Né le « 25 juin 2005, dont les parents sont divorcés, le jeune mineur participe au hirak depuis le début », a précisé le représentant du Parquet ajoutant qu’il a « été présenté devant le juge des mineurs, en présence de son avocat désigné par le Barreau d’Alger, et fait l’objet d’une enquête sociale sur les conditions de sa vie, notamment au plan psychologique ». « Les traits de visage et sa corpulence physique ne laissent pas apparaitre qu’il est mineur », a-t-il relevé, affirmant qu’ »une fois identifié, il avait été présenté, dans le cadre de la procédure légale, à un médecin légiste avant sa remise à sa mère, sachant que l’examen auquel il avait été soumis à ce moment-là au niveau du service de médecin légal àMustapha-Bacha n’a révélé aucune violence ».
Par ailleurs, le père de S. C. a indiqué qu’il n’était pas au courant des comportements de son fils mineur affirmant qu’il « déposera plainte contre ceux qui l’ont mené à une telle situation ». Le procureur de la République a promis que le parquet général près la cour d’Alger « dévoilera tous les tenants et aboutissants de cette affaire, une fois les investigations achevées ». Pour rappel suite aux accusations d’attouchements sexuels portées par le mineur contre les policiers qui l’avaient interpellé samedi àAlger, il y a eu la réaction e la Sûreté d’Alger qui indiquait dimanche soir dans un communiqué que « les services de la Sureté de la wilaya d’Alger ont informé le procureur de la République qui a aussitôt ordonné l’ouverture d’une enquête pour s’enquérir de la véracité des affirmations contenues dans la vidéo en question ».
Par : LAKHDARI BRAHIM
Le Midi Libre, 7 avr 2021
Etiquettes : Algérie, Hirak, SaÏd chetouane, viol, torture,
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