Algérie / Football et démocratie…

Football et démocratie ? Rien ne peut justifier l’assemblage de ces deux vocables, qui n’ont à priori aucun rapport entre eux, diriez- vous. Pourtant… Quand on observe le déroulement en plusieurs temps de l’assemblée générale de la fédération algérienne de football (FAF) avec ses coulisses ses dits et ses non-dits, on se rend compte que ce sport est tellement… politique chez nous. Jugeons-en : le président sortant Kheiredine Zetchi avait déclaré sa volonté de briguer un second mandat. En plus de son succès en tant que gestionnaire à la tête du Paradou, il a quand même un joli trophée (La victoire de la CAN) à brandir pour mettre ses concurrents hors course. Mais, le foot en Algérie de par son instrumentalisation politique, est géré d’ailleurs…les AG servent juste à valider des choix dictés par les tireurs de ficelles tapis dans la haute administration.

Pour mettre sur le tapis Zetchi, on a vite sorti son bilan financier jugé catastrophique notamment les deux millions d’euros qu’a coûté le limogeage d’Alcaraz et les factures astronomiques du téléphone et de l’internet. Ce bilan est effectivement indéfendable. Mais, surprise, ce même bilan a été voté hier à l’unanimité ! Allez y comprendre ! Du coup, le désormais ex patron de la FAF s’en est allé plutôt content et rassuré qu’il ne risque rien. On l’a certes sommé de manière anti-démocratique de renoncer à se représenter. On l’a néanmoins sauvé « démocratiquement » de devoir rendre des comptes de sa gestion pas très catholique des sous de la fédération.

Voici donc le résultat quand même le football est contrôlé par des responsables extra-sportifs qui placent leurs pions à la tête d’une structure (FAF) aussi stratégique en termes de dividendes surtout avec la bande à Belmadi qui affiche fière allure. La logique et les lois régissant la FAF auraient voulu que le successeur de Zetchi soit élu au suffrage universel par l’Assemblée générale à bulletin secret. Mais si la forme était respectée, dans le fond, l’heureux élu ne sera que celui qui sera choisi par les hautes sphères du pouvoir. Dimanche, une sorte d’assemblée générale ordinaire bis avait eu lieu à l’hôtel Holliday Inn à Alger. Ce fut là-bas, que les affaires ont été conclues.

Le bilan moral et financier de Zetchi allaient être adoptés et son successeur adoubé en attendant de formaliser le vote avec des candidats-faire valoir pour faire « zâama » semblant que c’est l’urne qui décidera qui sera le futur patron e la FAF. Ainsi tout le monde est content d’avoir joué son rôle. Zetchi de s’en être sorti indemne, le pouvoir de pouvoir placer son homme, et le président de l’US Chaouia avoir été désigné président de la commission des candidatures, alors même qu’il avait été radié à vie lors de la présidence de Raouraoua. Ce dernier a vainement dénoncé hier cet impair. Mais il est lui aussi mal placé pour défendre l’éthique, les règlements et la démocratie, après avoir dirigé trois mandats durant une fédération garnie de « béni oui, oui ». C’est hélas, comme cela que les choses fonctionnent chez nous.

Imane B.

L’Est Républicain, 6 avr 2021

Etiquettes : Algérie, Kheireddine Zetchi, FAF, football, politique,

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