Algérie : Seul le dialogue

L’Algérie confrontée, depuis des années à de grands défis de gouvernance et à des crises récurrentes se trouve encore dans une situation caractérisée par des tentatives de division et de dérives concoctées à des fins de déstabilisation. Une situation qui souffre d’un trop plein de cynisme et d’antagonisme poussant à l’escalade, l’anarchie. Les slogans soulevés lors des manifestations du vendredi sont un répertoire de prétextes continus visant la recrudescence et la désobéissance civile à l’image de ce dernier slogan appelant à la grève générale. Les voies sous-jacentes du  » Hirak II  » ne reflètent pas les véritables soucis et les véritables revendications politiques, économiques, sociales et culturelles du  » Hirak I  » pacifique et pacifiant. En effet, les radicaux du mouvement citoyen se trouvent être derrière des positions parfaitement politiciennes, et d’un autre, où on cherche à dépouiller le Hirak de ses acquis et de son essence pacifique, de l’altérer et le fonder dans l’intemporel, au détriment de l’édification d’un Etat de droit fort.

Les manifestations se greffent de scories, de manipulation et n’arrivent pas à trouver le bon chemin tant elles n’échappent pas à des contingences politiciennes visant la dislocation de la société. Un positionnement considéré comme un acte sans adhérence à une quelconque réalité socio-politique en mettant uniquement sur le devant de la scène l’anarchie. Pour y faire face, il faut que le cynisme de certains face place à l’espoir, l’optimisme et au courage pour que cette reconstruction du pays soit couronnée de succès et que chacun devra une fois de plus croire en la possibilité de réaliser la rêve des Chouhada et des martyrs du devoir national et à être déterminé à prendre les mesures nécessaires pour l’obtenir à travers un consensus national.

Le moment est opportun pour briser le cercle infernal du désordre public afin de rétablir l’harmonie, le consensus pacifique, l’entente cordiale, la compréhension, l’esprit de dépassement et la tranquillité interne, au terme d’un dialogue national sincère, constructif, structuré et efficace, c’est-à-dire la démocratisation sous sa forme la plus pure. Un cadre idoine multiple, avantageux permettant la modernisation des relations entre l’Etat et les citoyens, la consolidation de la démocratie participative, la volonté et le courage politique de tout le monde de changer de paradigme et une perspective de mutation collective qui permettront de repenser ce qu’est la citoyenneté, donnant un sens à un passé historique commun dont les Algériens sont les héritiers et aussi un sens pour le présent et le futur car c’est au peuple que relève la sortie de crise que relève l’avenir. Le rôle de la société civile, le mouvement associatif et la classe politique largement reconnus par la Constitution et d’une importance capitale mais encore faudra-t-il être conscient du fait de rester en lieu avec les citoyens sous le sceau national, sous le sceau de l’intérêt suprême de la Nation, de multiplier les canaux sains de participation.

Dans ces conditions où ces préalables à la stabilité du pays, le paysage politique et social doivent être épurés pour écarter ceux qui corrompent le corps social. A ce propos, il est en tout cas très relevé de voir combien de parties se disputent le Hirak. Un antagonisme qui rappelle l’agenda islamo-intégriste des années 9O et qui prouve aujourd’hui l’infiltration du Hirak par les résidus de l’ex-FIS et tout ce qui s’ensuit de faux démocrates et autres ennemis de la Patrie qui se drapent de ravautage ; et si, pour le renouveau national réclamé par tous, l’on ouvre le dialogue pour enfin faire émerger un consensus national et de repartir de bon pied ? Le pays ne s’en portera-t-il pas mieux ? Pourquoi ne pas s’orienter avec conviction vers un front interne autour de l’intérêt suprême de la Nation et ainsi éviter la politisation, la bêtise politique.

Quels que soient les slogans insidieux soulevés contre l’Etat et ses institutions républicaines et qui n’ont aucune influence sur le citoyen de l’Algérie profonde, le peuple dans sa quasi-totalité ne cesse d’appeler de ses vœux, un seul acte, une seule initiative de la part du Hirak : le dialogue pour éviter les dérives à risque pour la stabilité de l’Algérie. En effet la stabilité que la société algérienne réclame a cor et à cri, ce ne sont ni des discours, encore moins de la rhétorique ce qu’elle attend, ce sont des gestes et actes forts et significatifs de la part des hirakistes radicaux pour faire apaiser le climat socio-politique, notamment à travers une initiative de grande portée sociale une logique qui devra tout son essor, en partie grâce à la paralysie d’un certain fanatisme outrageux dérapant et violent. L’apaisement socio-politique recherché devra de fait refléter les véritables soucis et les véritables aspirations politiques, économiques, sociales et culturelles des citoyens.
B. C.

Le Maghreb, 4 avr 2021

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