Qu’est-ce qui se passe au Parti des travailleurs (PT) ? Est-ce une crise interne qui a débouché sur une dissidence ? Ou, au contraire, c’est un « complot » tramé contre le parti par des parties externes ? Autant de questions qui tournent autour de ce parti politique ces derniers jours et qui sont allées s’amplifiant depuis hier. Hier en effet la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a clairement dénoncé un complot visant sa formation politique ? Mais que s’est-il passé au juste ?
Hier à l’hôtel Mazafran de Zéralda ce qui est présenté par certains comme un mouvement de redressement a tenu une rencontre. Ce conclave, apparemment autorisé par les autorités compétentes de la wilaya d’Alger, s’est même soldé par l’élection d’un secrétaire général et ce, après le retrait de confiance à Louisa Hanoune. Les participants à ce conclave ont, par la suite, procédé à l’élection de Mounir Nasri au poste de secrétaire général par intérim. Mounir Nasri est présenté comme étant un ancien député à l’APN au sein du PT.
Aussitôt cette information relayée par de nombreux sites d’informations la direction du PT a réagi par le biais d’un communiqué dans lequel elle a dénoncé ce complot contre la direction légitime. En effet dans un post publié hier sur la page du parti sur Facebook, Louisa Hanoune a qualifié la réunion qui a eu lieu à l’hôtel Mazafran à Alger d’ »illégale » et les participants « de personnes étrangères au Parti des travailleurs ». « Suite à la réunion illégale de personnes étrangères au PT tenue aujourd’hui à l’hôtel Mazafran pour interférer dans les affaires internes du parti, Mme LouisaHanoune, secrétaire générale du Parti réagira aujourd’hui (hier NDLR) », écrit le PT sur sa page Facebook.
Pour le Parti des travailleurs, ces « putschistes sont des anciens militants exclus du parti qui tentent aujourd’hui d’interférer dans les affaires du parti », note encore le communiqué. Il y a juste quelques jours et lors d’une conférence de presse, organisée précisément le mercredi passé, Louisa Hanoune a évoqué « une tentative de putsch », accusant d’anciens responsables et élus de parti avec l’appui, dit-elle, de certains « réseau liés au pouvoir ». Selon elle, son parti aconfirmé durant le journée d’hier (mercredi NDLR) « qu’une demande d’autorisation a été déposée, au nom d’un mouvement de redressement du PT, aux services de la wilaya d’Alger en vue d’organiser vendredi prochain une rencontre à l’hôtel Mazafran ».
Pour elle une telle démarche ne peut s’expliquer que par une tentative de putsch. « L’objectif, c’est de réaliser un putsch contre la direction actuelle de parti », a-t-elle en effet soutenu. Une tentative en vue « de changer la nature politique du parti, ses positions et pour le transformer en un marchepied pour les opportunistes et arrivistes », a encore ajouté Hanoune. Il s’agit également, selon elle, de « représailles et les actions de déstabilisation visant à faire payer au parti sa position politique consistant au rejet des prochaines élections législatives de 12 juin ». L’intervenante a expliqué dans ce sens que cette offensive est motivée par le fait que « le parti a décidé à le quasi-unanimité des membres de comité central, de ne pas participer au prochain scrutin ». Mme Hanoune a promis une conférence de presse aujourd’hui dimanche 4 avril au siège du parti pour parler de cette « opération criminelle ». Mme Hanoune évoque ses 46 ans de militantisme et ses multiples incarcérations depuis les années 8 pour se dire « sereine tout autant que tous les membres de la direction du parti qui vont se réunir dans les 48 heures pour mandater un comité de défense du parti. La loi, la légalité et le bon droit sont de notre côté », martèle la SG du PT.
Par : KAMAL HAMED
Le Mide libre, 4 avr 2021
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