Paul Mignonet
Le Front Polisario a le droit de non seulement être déçu, mais aussi de se poser des questions : Est-ce que l’ONU est encore capable de respecter ses propres engagements ? Est-ce que l’ONU est capable de respecter le droit international et de faire respecter le droit international ?
On se trouve confronté à des questions essentielles qui régissent en fait le statut même de la communauté internationale et le statut même de l’ONU. C’est comme si il n’y avait que le droit du plus fort qui compte et qu’il suffit que derrière il y ait au sein du Conseil de sécurité suffisamment de complicité, notamment de la France qui est un membre permanent, et de certains Etats, pour que toute la machine se bloque.
Le Maroc n’est finalement qu’un protectorat français, et que si le Roi du Maroc tient encore sa couronne, malgré la crise et toutes les difficultés qu’il a, c’est essentiellement grâce à l’appui de la France.
La France a une responsabilité évidente dans la situation. Non seulement au Conseil de sécurité où elle fait obstacle très régulièrement, mais aussi en Europe où nous avons découvert ses manœuvres dans la commission européenne pour favoriser et obtenir la signature de l’accord entre l’Europe et le Maroc concernant les accords de pêche et les accords agricoles.
La France considère que le Maroc participe de sa géopolitique en Afrique. Cela n’est pas nouveau. Et le Maroc s’est toujours présenté comme l’allié le plus fidèle de la France mais aussi de l’Europe. Il utilise par ailleurs, la communauté marocaine en France, en Belgique et aux Pays Bas pour faire pression.
La France joue un rôle contesté et contestable alors qu’elle se prétend la patrie des droits de l’Homme. Elle ne s’anoblit pas dans l’attitude qu’elle a de soutenir de manière quasi aveugle le Maroc dans ses prétentions sur le Sahara occidental. Elle devrait regarder la manière dont elle gère sa politique à l’extérieur.
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