La diplomatie algérienne, forte de ses principes de noningérence et de bon voisinage, reprend ses droits dans une région livrée à l’insécurité et l’instabilité. Au Niger, la tentative de coup d’Etat menée, dans la nuit du 30 au 31 mars 2021, contre le président élu, Mohamed Bazoum, rappelle la triste réalité de la persistance du fléau de la violence totalement banni, lors du Sommet de l’Union africaine tenu en 1999 à Alger.
Dans une résolution qui a fait date, cette avancée démocratique a condamné la prise de pouvoir par des voies non constitutionnelles passibles d’une suspension automatique de l’organisation continentale jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Cette démarche qui privilégie l’alternance et le transfert pacifique du pouvoir s’inscrit dans le processus de démocratisation de la nouvelle Afrique. Elle fonde légitimement la position sans équivoque de l’Algérie qui a appelé au respect de la légitimité.
L’émergence d’une Afrique forte et unie, est compromise par l’intervention militaire occidentale aux retombées désastreuses au Mali et en Libye. «L’approche militaire ne suffit pas», a martelé le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, à Madrid. Les bavures à répétition de l’armée française et, malgré le déploiement de plus 5.000 soldats dans l’opération Barkhane et 15.000 militaires de la Minusma,
l’enlisement de plus en plus perceptible dans le bourbier malien, suffisent à rendre compte des limites de la solution militaire.
Au service de la paix et de la stabilité régionale, l’Algérie s’emploie à consolider les bases de la coopération favorisées par «le caractère particulier et exceptionnel» des relations algéro-tunisiennes évoqué par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, en visite à Tunis, porteur d’un message du président de la République adressé à son homologue tunisien, Kaïs Saïed.
A Nouakchott, cette volonté inébranlable, exprimée par le ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, a été concrétisée par la mise en place d’une commission bilatérale frontalière et la signature d’un mémorandum de coopération économique, culturelle, scientifique et technique. L’Afrique solidaire est la seule alternative au chaos engendré par l’intervention étrangère de toutes les convoitises.
Horizons, 2 avr 2021
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