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1. Niger : Barkhane/Africom mis en échec !
Comme Zoom Afrique l’avait prévu, les propos concernant Barkhane et la politique du nouveau président nigérien ne passent pas. Cette tentative de coup d’État le prouve !
Des tirs nourris à l’arme lourde ont été entendus dans la nuit de mardi à mercredi dans le secteur de la résidence présidentielle, à Niamey, la capitale du pays.
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Des militaires ont été arrêtés après une « tentative de coup d’État » dans la nuit de mardi 30 à mercredi 31 mars, a affirmé une source sécuritaire. « Il y a eu des arrestations parmi les quelques éléments de l’armée qui sont à l’origine de cette tentative de coup d’État. Ce groupe de militaires n’a pas pu s’approcher du palais présidentiel lorsque la garde présidentielle a riposté », a-t-elle continué en affirmant que la situation était « sous contrôle ».
« Des tirs nourris, y compris à « l’arme lourde », ont été entendus dans la nuit de mardi 30 à mercredi 31 mars dans le secteur de la résidence présidentielle, à Niamey, avaient raconté des riverains, un peu plus tôt.
Les médias mainstream tentent maintenant de couvrir l’évènement en mettant cette tentative de putsch sur la contestation des élections. Comme l’avait déclaré le président Bazoum, les tensions étaient minimes contrairement à ce qu’ont montré les médias mainstream. Donc, c’est vraiment une tentative de faire du Niger un second Mali, avec une tentative de coup d’État militaire. L’axe USA/France perd la main dans ce pays stratégique aux nombreuses ressources d’uranium, mais surtout, avec ces nombreuses bases militaires aériennes dont la plus grande appartient aux États-Unis.
Cette tentative ratée a pour ainsi dire mis au grand jour les craintes des Occidentaux quant à la politique du nouveau président nigérien Mohamed Bazoum.
Dans une interview accordée à RFI et France 24, le président a en effet déclaré qu’avec la présence de Barkhane ou son départ, la situation sécuritaire ne serait pas du tout différente. Visiblement, la pilule a déjà du mal à passer, mais ce fut déjà un échec !
2. Mozambique : le Portugal ouvre le bal !
Au Mozambique, les Occidentaux continuent leur bonhomme de chemin après l’aide américaine quant à la chute de la ville de Palma dans le nord du pays, cela a permis maintenant à l’ancienne puissance coloniale, à savoir le Portugal, d’ouvrir la porte à l’arrivée massive des troupes militaires d’occupation européenne dans le pays.
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Le ministre portugais des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva, a annoncé, lundi, l’envoi d’ici peu d’une soixantaine de militaires au Mozambique après une attaque terroriste revendiquée par le groupe Daech à Palma, dans le nord du pays.
« Une équipe d’environ 60 militaires portugais est en train de se préparer (…) elle sera envoyée dans les prochaines semaines sur le terrain au Mozambique, a déclaré le ministre lors d’un entretien accordé à la télévision publique portugaise RTP. Elle va soutenir l’armée mozambicaine dans la formation des forces spéciales.
Pour rappel, Palma se trouve à 10 km d’un gigantesque projet gazier de plusieurs milliards d’euros piloté par le groupe français Total.
L’ONU a également apporté son grain de sel en condamnant les attaques. Ce qui ouvre une voie pour que les militaires européens s’ajoutent au nombre de militaires américain et maintenant portugais.
Le groupe Total a déclaré suspendre la mise en place de son projet tant que sa sécurité n’est pas sauvegardée. En d’autres termes, tant que les militaires européens ne débarquent pas dans le pays.
Ce que promet une multinationale dans un pays africain, c’est qu’en le laissant s’installer en l’occurrence au Mozambique, c’est que le pays aura des bénéfices quant à l’exploitation de ses ressources. Mais c’est un leurre.
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L’épée de Damoclès du terrorisme continuera de planer sur Maputo, ne lui laissant pas un moment de répit. Et en attendant, Total pillera le pays en laissant des miettes, placer sous forme d’emprunt à rembourser à long terme. Ce qui fait que Maputo sera donc poussé dans un cercle vicieux d’endettement. Les scénarios post-occupations seront une main mise sur le gouvernement, des trucages au niveau des élections, donc un contrôle total sur les dirigeants.
Maputo n’a cependant pas entièrement laissé les pleins pouvoirs de gestion aux Occidentaux. D’autres acteurs sont bien présents et remettent en cause la présence occidentale.
Quelques opérations de sauvetage ont pu être réalisées grâce aux appareils de l’entreprise paramilitaire sud-africaine D. A.G. Sous contrat avec le gouvernement mozambicain, ses mercenaires couvrent la région depuis un an. Une vingtaine de personnes sont ainsi évacuées d’un hôtel, sur la pelouse duquel elles avaient écrit les lettres SOS.
Vendredi 26 mars, au troisième jour de l’assaut, une opération d’exfiltration est tentée par la route. En quittant l’Amarula, la colonne de 17 camions est attaquée par les terroristes. Sept civils sont tués, selon le porte-parole de l’armée mozambicaine. Un Britannique et un Sud-Africain font partie des victimes confirmées. Ce qui pourrait également dire que les Britanniques sont également présents.
Ces paramilitaires sud-africains ont tout de même entrepris une initiative de sauvetage contrairement aux contingents américains sur place. C’est ce même contingent US qui a aidé quant à la prise de Palma. Ils s’occupent de former l’armée pour faire face aux groupes terroristes. Mais comment peuvent-ils donner une formation pour faire face à un ennemi que les États-Unis et leurs alliés européens n’arrivent pas à battre ?
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Les contrats signés avec la Tanzanie, l’Afrique de Sud ou encore la Russie, montrent qu’ils servent à quelque chose contrairement aux contrats signés avec les États-Unis ou encore les pays européens. La preuve peut d’ailleurs être vue au Mali. Généralement les soldats de Barkhane ne sont jamais là quand il s’agit de mener des opérations contre des terroristes, qui sont leurs alliés. Dernièrement avec la prise de Farabougou, on a pu constater que Barkhane n’a aucunement bougé pour libérer cette ville du centre du Mali.
De plus, les médias passent également à l’offensive en remettant en question les capacités du gouvernement. Ce qui fait également partie du scénario de colonisation du pays. Un gouvernement qui serait dans l’incapacité de gérer des attaques terroristes justifierait également une invasion militaire occidentale aux yeux de la communauté internationale et surtout aux yeux de l’opinion publique. Car fournir assez de fausses informations quant à la situation dans un pays d’Afrique pousse l’opinion publique à être pour une intervention militaire. C’est également pour cela que l’on peut constater que les populations dans les pays occidentaux ne sont pas du tout au courant de la situation sur le continent africain et même au Moyen-Orient. Cela donne le champ libre aux interventions militaires barbares destinées à coloniser un pays plutôt que de l’aider.
Une intervention militaire occidentale en Afrique signifie bien une recolonisation du pays cible avec des moyens légaux. Cela dit, les populations ne sont plus dupes comme le croient encore les médias mainstream. C’est pourquoi, ce genre de planification donne naissance à une résistance qui se bat aux côtés de l’armée nationale pour préserver les frontières du pays, mais également pour protéger la souveraineté et l’intégrité de leur pays. Et c’est eux qui portent généralement l’étiquette de terroristes. Car ici, dans les médias mainstream qui parlent de l’attaque de Palma, les terroristes de Daech portent maintenant le nom de « commandos jihadistes ». Un nouveau terme qui désigner ait les alliés mercenaires à la solde occidentale. L’union entre la population, l’armée nationale, le gouvernement doublé des alliances intra-africaines sont le rempart au terrorisme et au néocolonialisme.
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3. RCA : la France perd pied !
En Centrafrique, l’investiture du président Faustin Archange Touadera a officiellement débuté.
Ce 30 mars, a eu lieu, au grand dam de l’axe US/France, la cérémonie d’investiture du président centrafricain.
Le président burundais était sur place, de même que les Premiers ministres du Rwanda, du Cameroun et du Gabon, alors que l’Angola, le Congo, le Tchad et la Guinée équatoriale étaient représentés au niveau ministériel. Côté RDC, c’est le président de l’Assemblée nationale qui a fait le déplacement.
C’est avec émotion et humilité « devant l’ampleur de la tâche », selon ses mots, que Faustin-Archange Touadéra a prêté serment à l’Assemblée nationale, ce 30 mars. Sans surprise, un thème a dominé son discours d’investiture : celui du retour à la sécurité. « Mon vœu est qu’au terme de ce mandat, il n’y ait plus aucun groupe armé actif sur le territoire national », a déclaré le chef de l’État. Autre promesse : celle de lutter contre l’impunité. « Elle sera, dit-il, la colonne vertébrale de mon mandat. »
Pour cela, il a promis de travailler avec tous les citoyens, quelle que soit leur appartenance politique, ethnique ou religieuse et a réitéré son engagement à organiser sous peu un dialogue, car, selon lui, « l’opposition a un rôle à jouer dans l’ancrage de notre démocratie », estime Faustin-Archange Touadéra.
Le chef de l’État a aussi longuement remercié ses partenaires étrangers pour leur appui dans cette période de crise, surtout les pays voisins de la Centrafrique.
De « grands défis » attendent le président Touadéra. Premier de ces défis d’empêcher les groupes armés avec à leur tête François Bozizé, de réattaquer le territoire centrafricain et de s’en prendre à ses voisins.
D’ailleurs, il n’y a que deux choix qui sont maintenant proposés à Bozizé, c’est celui de se rendre ou d’être neutralisé.
Cette union des groupes armés qui s’est mise en place, qui compte désormais sur son leader Bozizé, devrait continuer ses tentatives de déstabilisation de la Centrafrique. Vu les échecs essuyés ces dernières semaines et le renforcement quotidien des FACA, il sera difficile maintenant pour ces groupes armés à la solde occidentale, de s’attaquer à la Centrafrique.
Mais la France continue de se persuader que le pays n’est pas sécurisé et que la situation est précaire.
D’ailleurs, lors de la cérémonie d’investiture, le secrétaire d’État français aux Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne a fait le déplacement pour marquer, dit-il, ce « moment important » et « l’engagement de la France dans le pays ».
Vous avez vu encore, ces derniers mois, combien la situation était précaire. Et par conséquent, il est important qu’il y ait une solution politique, qui permette à tous les Centrafricains de se reconnaître dans l’action conduite. Il n’y a pas de solution militaire, et d’ailleurs, le président Touadera nous l’a dit, dans ces mots-là, aussi. Donc le vœu que nous formons, c’est que ce dialogue soit fécond, qu’il permette aux Centrafricains de se développer dans de meilleures conditions.
Un aveu d’échec assez fort de la part de la représentation française. Visiblement, Paris aurait compris que la solution Bozizé et groupe armé était un fiasco énorme.
Bangui continue sa politique de développement des partenariats gagnant-gagnant et devient également un exemple dangereux pour l’axe néocolonialisme occidental, car l’effet domino est bien présent, car le pays montre qu’avec une union entre la population, les FACA et le gouvernement, et surtout le détachement à l’occident, la sécurité revient en très peu de temps et le développement du pays reprend son cours.
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4. Mali : Barkhane la tête dur !
Au Mali, la cérémonie symbolique pour les victimes de Tombouctou
Une cérémonie symbolique de réparation aux victimes était organisée ce mardi 30 mars à Bamako par les autorités maliennes de transition et par la Cour pénale internationale.
Les mausolées ont été reconstruits depuis, et cette cérémonie a été l’occasion de lancer le processus de réparation aux victimes.
Cette attaque visait certes à anéantir la population musulmane et surtout à installer des différends dans le but de créer des conflits interreligieux et interethniques.
C’était en 2012, Boubacar Mahamane était présent quand les terroristes ont fait tomber les monuments. « Chaque mausolée, dit-il, a été cerné par des hommes armés de pioches, de pelles, de matériel bien sophistiqué destiné seulement à la démolition de ces joyaux architecturaux qui datent de plusieurs siècles. Aujourd’hui, alors que la Cour pénale internationale a accédé favorablement à un procès, nous ne pouvons que nous réjouir. C’est dire que l’impunité ne peut pas prospérer. »
Il faut aussi voir dans ce procès pour la destruction des mausolées de Tombouctou un message, un avertissement pour tous les groupes terroristes étrangers qui s’en prennent aux monuments historiques, notamment en Syrie et en Irak. La CPI prévient : jusqu’à présent, on ne faisait que déplorer les destructions, désormais il y aura des poursuites.
Cette décision de la CPI montre un recul par rapport aux différentes méthodes de création de conflits interethniques et interreligieux au Mali. En effet et contre la volonté de la France et de ses alliés occidentaux, le haut conseil islamique s’était réuni avec des groupes armés afin de signer un accord de cessez-le-feu. Le genre d’accord qui ne plaît pas du tout à la France et sa politique de division au sein du Mali.
Mais la France n’a pas son mot à dire. La population malienne continue de montrer sa volonté de mettre la France et ses militaires à la porte ! Surtout avec les évènements qui ont surgi ces dernières semaines et celle du mois de janvier à Bounti. En effet, le 3 janvier 2021, une frappe de l’opération Barkhane a visé le village de Bounti tuant bon nombre de civils, dans le centre du Mali. Accusée depuis des semaines de bavure, l’armée française continuait de jouer la forte tête en prétendant dur comme fer qu’elle a visé des terroristes qui organisaient un rassemblement. Mais la version des Maliens présents aux alentours et surtout, ceux qui sont restés en vie, était tout autre.
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Selon le rapport des Nations unies, ce jour-là, le 3 janvier 2021, il y avait bien une cérémonie de mariage dans le village malien de Bounti, situé dans le centre du pays. Cette célébration a réuni une centaine de personnes. Pour les auteurs du rapport onusien, il ne s’agissait donc pas d’un rassemblement de terroristes.
Même malgré ce rapport, la France continue de maintenir sa version et remet également en cause la méthodologie quant aux investigations de l’ONU.
Il faut aussi savoir que ce rapport, qui occupe tant la toile, intervient et couvre une autre bavure qui passe inaperçue. À savoir, les 6 jeunes chasseurs, mineurs pour la plupart, ont été tués dans des frappes aériennes de Barkhane.
Barkhane prétend que c’était des terroristes, alors que les locaux démentent cette version et affirment que c’était simplement des chasseurs qui traquent le gibier.
« Il s’agit là d’un groupe de jeunes, dont des mineurs, qui ont décidé de passer la journée en dehors du village de Talataye à bord de trois motos et armés d’un fusil de chasse, pour tirer des lapins et des perdrix », a déclaré le maire de la localité Mohamed Assaleh Ahmad. Quatre avaient moins de 16 ans, deux entre 18 et 20 ans, a-t-il dit. Aucune déclar ation de la part du gouvernement français concernant la mort de ces victimes. L’État-major a seulement fait part de la destruction de 3 motos.
Le fait de tuer des civils est une chose, mais ici il s’agit de civils mineurs. La peine devrait être lourde.
Malgré les rapports de l’ONU, ou les plaintes des Maliens, et même les bavures, mais au grand jour ou bien couvert, les massacres entiers de civils ou des soldats maliens, le gouvernement français ne daigne toujours pas présenter le moindre hommage aux victimes et pas de condoléances non plus.
Les langues se dénouent chez les Maliens. Beaucoup de Maliens n’hésitent plus à témoigner et à dire réellement ce qui se passe, et surtout, contre qui se bat réellement Barkhane. Certainement pas les groupes terroristes, sinon ça se saurait.
L’affaire de Bounti couvre actuellement celle des chasseurs, mais les Maliens ne laisseront pas passer cela à la trappe comme le tente Barkhane. Le sentiment anti-France/Barkhane, qui est déjà largement présent dans le cœur des Maliens, continue d’augmenter, surtout que dans toutes les régions du Mali, et au sein de toutes les communautés maliennes, le masque de Barkhane est tombé et leur vrai visage d’occupant, mais également leur mépris concernant les Maliens et les Africains en général, son mis au grand jour.
Press TV, 31 mars 2021
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