Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira le 21 avril prochain pour discuter du conflit au Sahara occidental, au moment où les Nations unies poursuivaient leurs efforts pour nommer un nouvel émissaire en vue de relancer le processus politique à l’arrêt, selon le programme mensuel de l’organe onusien rendu public jeudi à New York.
Au menu de la réunion du Conseil qui sera présidé par le Vietnam, qui assure la présidence tournante pour le mois d’avril, un exposé de Collin Stewart, le chef de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (MINURSO). La question clé pour le Conseil de sécurité est de savoir comment redynamiser le processus politique en vue de résoudre le conflit.
A cet égard, et à la lumière des tensions persistantes, la question de trouver un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général est devenu « plus pressante », selon des observateurs. Le poste est vacant depuis mai 2019, suite à la démission, pour des raisons de santé, de l’ancien président allemand Horst Kohler, après vingt mois d’intense médiation qui l’ont vu insuffler une nouvelle dynamique au processus de paix de l’ONU.
Avec le départ de M. Kohler, le Sahara occidental aura consommé quatre médiateurs après les deux américains James Baker et Christopher Ross et le hollandais Peter Van Walssun. Au demeurant, l’ancien président allemand n’a pas échappé aux obstacles imposés à son prédécesseur, Christopher Ross, qui l’ont empêché d’accomplir sa mission de médiation.
Entravé dans sa liberté de mouvement, Ross s’était vu refusé l’accès aux interlocuteurs sahraouis dans les territoires illégalement occupés par le Maroc.
Le Maroc a eu déjà à saborder les efforts d’un autre émissaire américain en 2004, en l’occurrence James Baker, dont il a rejeté le plan de paix. Celui-ci maintenait le principe d’autodétermination en exigeant la tenue d’un référendum au terme de cinq années de sa mise en œuvre.
Les Nations-Unies qui poursuivent leurs efforts pour nommer un nouvel émissaire pour le Sahara occidental, rencontrent des « difficultés » à trouver le bon profil pour occuper ce poste, a avoué mercredi, le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric.
« Nous continuons nos recherches pour autant que je sache, mais il s’agit d’un poste compliqué pour lequel il a toujours été un peu difficile de trouver les bonnes personnes ou la bonne personne pour ce poste », a déclaré Dujarric.
Lundi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a souligné le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques « en vue de résoudre le conflit au Sahara occidental », exhortant Guterres à accélérer la nomination d’un envoyé personnel pour ce territoire non autonome.
En septembre dernier, le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, avait exhorté l’organe onusien à « renouveler son engagement en faveur du processus politique et de la reprise des négociations directes et cruciales entre les deux parties en vue de parvenir à un solution pacifique et durable qui respecte pleinement le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ».
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) a pris une décision, le 9 mars dernier, dans laquelle il a remis la question sahraouie dans son véritable contexte de décolonisation.
L’organe décisionnel de l’organisation africaine, avait prévu une série de mesures pour la réactivation du rôle de l’UA, notamment à travers la mobilisation du CPS, la réouverture du Bureau de l’UA à Laâyoune occupée, l’organisation d’une visite sur le terrain, le mandat octroyé à l’Envoyé de l’UA qui est appelé à reprendre d’urgence son engagement auprès des parties en conflit.
Le CPS rappelle, en outre, aux Nations unies l’impératif d’expédier le processus de désignation d’un envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU et de remettre sur les rails le processus de règlement sur des bases crédibles.