Algérie : Une histoire de trois lettres

Dans un peu plus de deux mois se dérouleront les élections législatives anticipées, et entre temps quelle est l’actualité des partis politiques algériens ? Pour y répondre, il y a des interrogations légitimes à mettre sur le tapis.

Les partis politiques se retrouvent-ils à faire des pieds et des mains pour élaborer rapidement les programmes à proposer aux électeurs ? Sont-ils en train de finaliser la liste des candidats à mettre dans le bain ? Ou encore, préparent-ils leurs militants (pour ceux qui en ont ou font croire qu’ils ont en) à investir les bureaux de vote dans la perspective de surveiller les urnes le jour J ? Une seule réponse à ces questions, en trois lettres : NON. La « classe » politique algérienne ne se prononce que par rapport à un seul sujet, sa participation, ou pas, aux élections législatives du 12 juin prochain. Les jours défilent et les décisions, et indécisions, sont annoncées par ci et par là. Le bilan reste donc juste à ce niveau, pas plus. Ainsi, c’est juste par rapport à ce repère, qui est loin d’être digne d’une classe politique représentative, qu’il est possible d’analyser les pseudos activités des partis.

Qu’à cela ne tienne. Trois partis ont déjà décidé de boycotter les prochaines élections. Le Parti des Travailleurs (PT) l’avait annoncé le 15 mars, cinq jours plus tard c’était au tour du RCD de le faire, et enfin, le 27 de ce mois, l’Union pour le changement et le progrès (UCL). Un front du boycott qui attend encore de nouveaux « membres » pour les prochains jours.
Du côté des participants parmi les partis politiques, la liste est plus longue, ce qui ne veut pas dire qu’elle est plus représentative. Il y a évidemment ceux qui ne ratent jamais rien, le FLN et le RND. A ce duo, il faut ajouter les partis représentants la mouvance islamiste et qui seront présents en force. Il y a le MSP, le FJD de Djaballah, el-Islah, Ennahda et El Bina qui participeront cette fois en rangs dispersés et vraisemblablement pas de coalition pour l’heure (comme en 2012) en vue.

Toujours dans le camp du « oui, » le « Ok » du Jil Jadid ne devrait également pas tarder à être officiellement annoncé.

Le parti qui retient l’attention pour le moment, c’est le FFS. Evidemment, il faut le répéter et le mentionner, ça ne concerne pas un quelconque débat d’idées ou de programmes politiques. L’attentisme est en relation avec ce que décidera le plus vieux parti de l’opposition lors de la réunion extraordinaire du Conseil national prévue samedi prochain. Le FFS dira-t-il OUI, ou ce sera plutôt NON?

Décidément, les activités politiques en Algérie n’arrivent pas à dépasser trois lettres.

Reporters, 1 avr 2021

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