À quelques encablures du rendez-vous décisif du 12 juin, le processus électoral connaît un rythme accéléré, pour garantir, dans les meilleures conditions, un déroulement régulier et transparent du scrutin. En attendant le lancement de la campagne électorale, prévue du 17 mai au 8 juin, les préparatifs vont bon train sous la houlette de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), aux prérogatives constitutionnellement renforcées pour mener à bien sa mission d’organisation, de surveillance et de contrôle.
L’expérience acquise pendant la présidentielle et la révision constitutionnelle autorise une optimisation du rôle central de l’Anie et une maîtrise du processus électoral, favorisées par la qualité des ressources humaines, le recours aux nouvelles technologies et les moyens matériels et financiers placés à sa disposition. Dans le nouveau mode électoral, les vertus de l’impartialité, du mérite et de l’égalité des chances président à la rupture radicale avec l’ère de l’omnipotence de l’Administration, du tripatouillage des urnes et du clientélisme codifié par le système discriminatoire des quotas. Il y a beaucoup à espérer de cette mutation profonde aux prémices fort encourageantes. Tout est effectivement dans le frémissement démocratique perceptible dans l’engagement de la société civile et de la jeunesse dans la compétition électorale.
Dans sa conférence de presse, organisée il y a deux jours, le président de l’Anie, Mohamed Charfi, a fait état de la formidable mobilisation des indépendants qui ont procédé, en tête du peloton, au retrait de 1.863 formulaires de candidature. Il s’agit d’un intérêt certain conforté par la mise en ordre de bataille des partis politiques qui, pour 55 d’entre eux, ont déjà retiré 1.420 formulaires. À moins de deux mois de la campagne électorale, une majorité active se dégage nettement pour mettre fin au diktat d’une minorité totalement opposée à la logique incontournable des urnes et au choix libre et souverain des citoyens.
La voie est donc toute tracée pour jeter les bases d’une nouvelle Algérie ambitieuse, rassembleuse et forte de ses institutions légitimes et crédibles. Telle est la trajectoire du hirak originel, érigé aujourd’hui en nébuleuse aux mains des extrémistes de tous bords et des résidus de l’ancien régime aux abois. La présence des dirigeants de certains partis et des porte-paroles autoproclamés à la tête des dernières manifestations, pourtant chassés au commencement du mouvement du 22 février, prouve la volonté de récupération et de manipulation politicienne aux velléités de déstabilisation incontestables. Face au défi de l’ingérence étrangère, par relais politico-médiatiques interposés, la légitimité populaire reste l’alternative démocratique au bénéfice de l’Algérie et de ses enfants.
EL Moudjahid, 29 mars 2021
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