Premières sorties sur le terrain pour défendre les législatives
Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a présenté avant-hier un bilan de la révision exceptionnelle des listes électorales, révélant le chiffre de 23.486.979 qui correspond à la masse du corps électoral. L’autre chiffre décliné par Mohamed Charfi et qui vaut le détour, comme on dit trivialement est celui en rapport avec le retrait des dossiers des candidatures pour les législatives du 12 juin prochain. On apprend ainsi que pas moins de 3270 dossiers ont été retirés par 50 partis politiques agréés et 1863 par des listes indépendantes et l’opération se poursuit toujours, selon Mohamed Charfi qui n’a pas écarté la possibilité de proroger les délais.
Ces chiffres pourraient se lire comme l’expression d’une forme d’engouement des Algériens (partis politiques et listes indépendantes) pour la prochaine consultation populaire que le président de l’ANIE présente d’ailleurs comme le point d’orgue de la démarche électoraliste du président Tebboune en vue d’asseoir « La nouvelle Algérie » Sauf que l’ampleur de ces chiffres, comparativement aux précédentes consultations et l’engouement qu’il susciterait ne trouve pas son prolongement dans les premiers meetings animés ce week-end par les partis politiques sortis à la rencontre des Algériens.
En dehors d’Abderazak Makri, qui a fait salle comble, vendredi passé, à la salle El Amel d’ El Méchéria, d’ailleurs moins pour appuyer le processus électoral que pour mettre en garde contre les velléités de fraude dont il a cru voir déjà quelques prémices (il cite le cas d’un consul dans un pays arabe qui roule déjà pour une liste indépendante), les autres chefs de parti ont prêché devant des parterres clairsemés. Ce sont les images de la télévision nationale qui, pour le coup, a mis les petits plats dans les grands ce week-end pour conférer toute la solennité et toute la résonnance à la sortie de ces leaders politiques ressuscités pour les besoins de la consultation du 12 juin prochain.
Les Lamine Osmani, Redouane khelaf, Abelkader Bengrina,Soufiane Djilali, Filali Ghouini, au vu de leur piètre prestation dans les différentes wilayas où ils se sont rendus pour prêcher l’électoralisme, ont visiblement du pain sur la planche. Il leur en faut plus en termes d’arguments pour rameuter les foules et les convaincre du bienfondé des élections législatives, comme voie idéale pour sortir de la crise politique et institutionnelle.
La tâche sera d’autant redoutable que dans le camp d’en face, celui qui est vent debout contre les élections, c’est déjà la grande mobilisation, comme on a pu le constater lors des dernières marches du Hirak où, les marcheurs ont clairement et fortement rejeté le vote dans son principe même. Certes, il reste encore deux mois et quinze jours pour le rendez-vous avec les urnes le temps suffisant pour les partisans du processus électoral de fignoler leur stratégie, de la concerter, de trouver les mots justes pour convaincre les Algériens, échaudés par les fraudes successives, d’aller voter.
H. Khellifi
L’Est Républicain, 29 mars 2021
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