Observation de la flore et de la faune du désert, balades ornithologiques au pied de la Dune blanche, cours de surf ou de kitesurf, cette oasis du sud du Maroc a des airs de bout du monde.
Par Anne-Claire Delorme
C’est un paradis pour les sports de glisse, kitesurf en tête, et bien plus que cela ! Arrimée à une péninsule qui s’étire entre océan Atlantique et lagune aux confins du Sahara, Dakhla est un ailleurs confidentiel, un refuge cousu main pour voyageurs épris de nature. Observation de la flore et faune du désert, balades ornithologiques au pied de la Dune blanche ou cours de surf sur les vagues de l’océan, on vous emmène au bout du Maroc, au bout du monde !
Prendre une leçon de kitesurf
Un vent régulier soufflant du Nord, Nord-Est, une eau peu profonde, calme comme un lac, à bonne température toute l’année… Taillée pour le kitesurf, la lagune est le spot idéal pour apprendre à voler au-dessus de l’eau. Et si l’on n’est pas inspiré par le ballet de voiles multicolores virevoltant dans le ciel, d’autres escapades nautiques sont à portée de combi : balades en catamaran, planche à voile, Stand up paddle (SUP), pêche au gros ou surf du côté de l’océan, sur les spots de Lassarga et Aarish…
Cours de surf ou paddle à partir de 50 € les 2 heures à l’Ion Club. Cours de planche à voile 75 €. Cours de kitesurf 65-80 € les 2 heures en petit groupe.
Bases nautiques à Océan Vagabond (Ion Club) et Dakhla Attitude (Rihfly Dakhla). Deux autres écoles avec moniteurs diplômés : whitedunekiting.com et dakhla-kiteboarding.com.
Arpenter la Dune blanche
À peine descendu du 4 x 4, on chausse ses baskets et ses lunettes de soleil, réverbération oblige, et en avant pour une mini-ascension. Comme échappée du Sahara, la Dune blanche toise les eaux turquoise de son sable immaculé. En haut, un époustouflant panorama à 360° révèle d’autres duos orchestrés par les marées et le vent, aigue-marine et bleu lagon des eaux, beiges ocrés et vert mousse de l’estran. Les 400 km² de la lagune sont classés Ramsar (label qui distingue une zone humide d’importance internationale). On guette les petites taches qui se déplacent : la lagune est le paradis des crabes violonistes mais aussi des oiseaux, goélands, aigrettes, hérons cendrés et même flamants roses.
Notre conseil
On n’accède en 4 x 4 à la Dune blanche qu’à marée basse, à marée haute c’est une île et un spot de kitesurf très prisé !
Croquer des huîtres les pieds dans le sable
Vous aimez les huîtres ? Vous allez adorer Dakhla ! Avec une production annuelle de près de 400 tonnes, la région est l’épicentre marocain de l’ostréiculture. Pour faire le plein d’iode, on s’installe chez Talhamar, face aux eaux scintillantes de la lagune où affleurent les lignes noires des casiers. Simple parc à huîtres à l’origine, le lieu s’est transformé en un restaurant sans chichis où l’on déguste, pieds dans le sable, les huîtres à peine sorties de l’océan. À la carte également, des langoustes, des poissons grillés et des tajines de calamars, couteaux… Ou d’huîtres, bien sûr !
Environ 5 euros la douzaine d’huîtres, 4 à 7 euros le tajine. Talhamar, plage de Boutalha. Tél. : +212 6 61 76 60 14.
Jouer les hommes (et femmes) du désert
À épuiser les plaisirs de l’eau, on en oublierait presque que l’on se trouve au cœur du Sahara. Pourtant il suffit d’une virée en 4 x 4 pour plonger au cœur du désert. Canyons et falaises, savane piquetée d’acacias ou dunes douces comme le talc : en parcourant ces paysages si variés, on médite la phrase de Théodore Monod, grand arpenteur des sables : «Monotone, le désert ? Monsieur veut rire !». Et on se réjouit des traces de vie, comme à la sebkha (dépression au fonds salé) d’Imlili où des dizaines de trous d’eau salée et colorée aimantent poissons mais aussi reptiles, oiseaux ou petits mammifères.
Notre conseil
Pour s’immerger dans le désert, optez pour une nuit en bivouac. Créé par un duo d’amoureux de la nature, Dakhla Rovers organise des excursions sur mesure.
De 410 à 530 € les 2 jours, une nuit en bivouac et pension complète. Tél. : +212 6 36 80 85 15, +39 338 11 96672.
Découvrir l’Afrique côté ville
On est souvent tenté de bouder la ville de Dakhla, jugée (à juste titre) sans âme en raison de son amour inconsidéré pour le béton. L’ancienne escale de l’Aéropostale est pourtant loin d’être sans intérêt. On s’y familiarise avec la culture sahraouie le temps d’une visite du petit musée de la médiathèque : bijoux, vêtements, objets usuels ou gravures rupestres retracent des siècles de nomadisme. Et le soir venu, sur la «place des Sénégalais», on prend le pouls d’une culture riche d’influences croisées. Bissap (fleurs d’hibiscus utilisées dans la cuisine sénégalaise), wax et boutiques de mlehfa, le voile coloré dont s’enveloppent les femmes sahraouies, aux confins du Maroc. On se sent bel et bien en Afrique !
Notre conseil
Pour une petite note sahraouie, on prévoit un repas à La Villa Dakhla. Sa cuisine soignée plutôt méditerranéenne s’inspire aussi du désert : outre les poissons et fruits de mer, on trouve à la carte parmentier de chameau et son jus de légumes ou tanjia à la viande de dromadaire.
Avenue Mohammed V. 10-15 euros le plat. Tél. : + 212 6 48 31 58 18.
Le Figaro, 28 mars 2021
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