La baisse des cas de contamination au coronavirus malgré le relâchement total dans le respect des gestes barrière et la cadence lente de la vaccination contre la Covid-19 peut trouver son explication dans l’immunité collective, qui semble être atteinte en Algérie.
Alors qu’un pic de cas de contamination était attendu avec un retour à la normale qui n’a pas été accompagné par le respect des mesures préventives, c’est le contraire qui s’est produit en Algérie. Une situation épidémiologique qui peut trouver son explication dans l’atteinte de l’immunité collective.
C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le professeur Kamal Djenouhat, affirmant que le taux d’immunité contre la pandémie du coronavirus a dépassé les 50%. Selon lui, ces derniers ont été infectés par le coronavirus sans développer de symptômes de la maladie. «50 à 80% des Algériens ont été atteints de la Covid-19 sans développer ses symptômes», a-t-il déclaré hier sur les ondes de la radio de Sétif.
Plus explicite, le professeur en immunologie, chef de service à l’hôpital de Rouiba et président de la Société algérienne d’immunologie, a indiqué qu’une étude ayant ciblé 1 000 donneurs de sang a révélé que 50% d’entre eux avaient été atteints du coronavirus sans symptômes. Ainsi, estime-t-il, le taux d’immunité contre cette pandémie a dépassé les 50%. Chose qui explique la baisse des cas de contamination à la Covid-19 enregistrée depuis plusieurs semaines et où le nombre quotidien des cas est passé sous la barre des 100.
Cependant, cette immunité de groupe, qui correspond au pourcentage d’une population donnée qui est immunisée contre une infection, laquelle est obtenue par l’infection naturelle ou par la vaccination, ne devrait pas être considérée comme une victoire contre le coronavirus, d’autant que la durée de cette immunité peut être de durée limitée.
En effet, les résultats des études scientifiques sont divergents au sujet de l’immunité contre la Covid-19. Certains estiment qu’elle ne dure que quelques semaines, d’autres quelques mois. «Nous continuons à acquérir des connaissances sur l’immunité au virus de la Covid-19.
La plupart des personnes infectées développent une réponse immunitaire au cours des premières semaines, mais nous ne savons pas si elle est forte, combien de temps elle dure, ni comment elle se manifeste selon les personnes. Des cas de réinfection ont également été signalés», a indiqué l’OMS sur la question.
Par ailleurs, le professeur Djenouhat a écarté un éventuel retour au confinement, notamment durant le mois de ramadhan, n’envisageant pas, pour autant, la réouverture des frontières, fermées depuis plus d’une année. Selon lui, la réouverture des frontières est écartée pour l’instant compte tenu de la situation sanitaire dans plusieurs pays du monde, citant la France, qui enregistre plus de 40 000 cas par jour. «Sont nombreux ceux qui ont demandé l’ouverture de nos frontières pour qu’une troisième vague arrive dans notre pays mais on a pu éviter cette situation», a précisé l’intervenant pour qui la troisième vague a été évitée grâce à la suspension totale des liaisons avec les autres pays du monde.
Il a cependant affirmé que l’ouverture des frontières sera décidée après l’amélioration de la situation épidémiologique dans le monde, en plus de la stabilisation de la situation chez nous. Selon lui, l’Algérie vaincra cette pandémie avant la fin de l’année, à condition, a-t-il souligné, de continuer la prévention contre ce virus. Pour ce qui est du vaccin AstraZeneka, l’immunologue a affirmé que l’Algérie n’a pas abandonné son utilisation et qu’aucun effet secondaire n’a été signalé chez les patients qui ont reçu ce vaccin.
Le Jeune Indépendant, 26 mars 2021
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