par Madjid Khelassi
e Président de la République a ordonné la fermeture des comptes commerciaux, et l’interdiction de leur ouverture au niveau d’Algérie Poste avec ordre d’ orienter ces comptes vers les banques.
Ceci afin de contenir l’argent circulant hors circuit bancaire, et in extenso d’augmenter la liquidité bancaire ,sous tension depuis quelque temps, et qui pénalise les citoyens venant récupérer leur paie ou leur pension, au niveau des agences postales.
Quid de cette mesure, que d’aucuns pensent coercitive, et ne réglera pas le problème des liquidités monétaires «bien enfouies» dans un secteur informel pas du tout décidé de rendre sa monnaie à la pièce proposée?
Il est à rappeler que la Banque d’Algerie s’est essayé à résoudre ce problème des liquidités en baissant le 2 février dernier le seuil des réserves obligatoires à 2% ( un seuil estimé dangereux par les spécialistes) mais rien n’y fit.
Avant cela, les institutions bancaires ont essayé en vain de «bancariser» ce serpent monétaire -de quelques 6000 milliards de dinars- qui danse dans l’informel.
Ah L’informel…Mot alibi ou paravent derrière lequel se cache l’incapacité de nos institutions financières à organiser un système monétaire fiable et pérenne?
L’informel est un secteur qui active de par le monde…mais en moindre dégâts que chez nous.
Chez nous, c’est une pieuvre qui jette ses tentacules sur toutes les activités économiques voire politiques du pays.
Commerce de gros et de détail , industrie, services , marchés publics fonctionnant au gré à gré et à la chkara, bourse des devises à Square Street…Bienvenu dans l’Algerie 100% informelle tous secteurs confondus. Et où l’argent liquide coule à flot…mais là où il ne faut pas.
Au royaume des béotiens économistes, l’informel est une gifle snobinarde qui nargue notre incapacité à nous réformer.
L’informel, veau d’or et vache laitière en même temps, fait tourner le pays à l’envers.
Largués, les politiques, les financiers et autres coteries, publient à chaque crise de vaines diatribes qui n’intéressent que les caméras.
L’informel est le bûcher de nos vanités inutiles…qui font de nous un cancre de la finance mondiale.
La suppression des comptes commerciaux chez Algérie Poste résoudra t-elle le problème des liquidités ? Le doute est permis…surtout dans un système bancaire plantigrade et anachronique.
La Nation, 25 mars 2021
Tags : Algérie, secteur informel, affaires,
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