Lorsqu’on découvre, en parcourant le bilan des activité des services de sécurité de ces derniers jours, que ces derniers ont saisi pas moins de 9 quintaux de drogue en provenance du Maroc, l’on ne peut que rester pantois devant ceux qui réclament la réouverture des frontières entre l’Algérie et le pays voisin.
En effet, en laissant faire les trafics en tout genre, tout le long de la frontière, le gouvernement marocain se comporte comme un cartel de maffieux qui use de moyens pour le moins, peu conventionnels, pour gérer la grande pression sociale qui couve depuis des années.
Symptomatiques de l’échec de toutes les politiques mises en place depuis plus de cinquante ans, le trafic de drogue impose une situation de fait, totalement kafkaïenne et inimaginable dans le monde entier en matière de gestion du voisinage entre deux nations souveraines. Il faut savoir que dans les deux plaies qui font vraiment mal au Maghreb et qui menacent de mettre en place une sorte de Maghreb parallèle de la criminalité, le royaume marocain donne l’impression de s’en laver les mains. Il laisse à l’Algérie tout le poids du trafic et ne fait aucun effort dans le sens de la lutte contre les trafiquants de drogue.
Il suffirait de consulter l’actualité de ces dernières années pour constater que toutes les arrestations, sans exception aucune, ont été opérées sur les territoires algériens. Ce sont les douaniers, les gendarmes, les soldats et les policiers algériens qui font face à ce dangereux phénomène qui, faut-il le souligner, menace la stabilité de tout le Maghreb.
Les statistiques et les communiqués des services de sécurité algériens attestent de cet état de fait. Le voisin marocain assiste à l’aggravation du trafic, sans bouger le petit doigt. Les multiples rencontres entre les ministres de l’Intérieur des deux pays que ce soit dans le cadre de l’UMA lorsque celle-ci avait un peu de sens et dans celui des 5+5, n’ont, pour ainsi dire, servi à rien.
Rabat semble fermée à toute logique d’Etat en ouvrant des territoires entiers à des trafiquants notoires qui y ont élu domicile et exploitent les populations autochtones en toute sécurité. Dans le même temps, Alger consent des ressources considérables pour faire face aux activités criminelles de ces bandits.
Dans cette équation quelque peu unique dans le monde, il est objectivement impossible de construire quoi que ce soit de durable avec un voisin qui, en plus d’être le premier producteur de drogue ne cache pas ses ambitions colonialistes au Sahara occidental.
Par Nabil G.
Ouest Tribune, 25 mars 2021
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