Le Ramadhan est à nos portes et le gouvernement Djerad devra gérer de la meilleure manière ce mois où la tension sur les produits de large consommation connaît une certaine dérégulation, parfois bien difficile à expliquer. En effet depuis un certain temps, la mercuriale connaît une augmentation qui touche pratiquement tous les produits. Certains se font même rares et créent une angoisse certaine chez les citoyens.
Les marchés des fruits et légumes s’ils restent bien pourvus voient néanmoins les prix augmenter de manière remarquée, puisque certains produits sont passés du simple au double. Il en est de même pour les viandes, rouges ou surtout blanches puisque le kilogramme de la volaille a frôlé les 500 dinars, alors que quelques jours auparavant il oscillait entre 250 et 300 dinars.
La pomme de terre, un produit largement consommé par les Algériens, a elle aussi connu une conséquente augmentation et se vend par certains endroits jusqu’à 100 dinars le kilogrammes. On pourrait énumérer ainsi une longue et interminable listes de produits dont les prix augmentent de manière brutale et inquiétante à la veille de ce mois sacré connu pour être un mois de grande consommation.
Mais le produit qui pose réellement question aujourd’hui, c’est bien l’huile de table. Un produit qui, du jour au lendemain, a disparu des étals et créé une panique certaine auprès des consommateurs. Lesquels sont tombés dans une boulimique et anarchique consommation faisant table rase sur chaque arrivage de ce produit que ce soit chez les simples épiciers ou auprès des superettes.
Une culture de consommation qui rend l’opération de régulation du marché bien plus compliquée qu’auparavant. Pourtant à croire tous les producteurs et les pouvoirs publics le produit est bien plus que disponible. Le groupe Cevital, selon ses responsables, met sur le marché, chaque jour, 1600 tonne d’huile de table, et il couvre à lui seul 140% de la demande locale. Plus encore, la production de 5 producteurs d’huile de table en Algérie couvre les besoins du marché national à plus de 300 % ! Avoir les chiffres, on ne comprend pas comment on est arrivé à cette situation et à cette pénurie qui reste inexplicable à plusieurs titres. La chose parait bien complexe et n’a pas encore révélé tous ses secrets, car fatalement derrière cette supposé pénurie se cache des manœuvres de grande envergure qu’il faudrait bien mettre en lumière. Et elle doit constituer une base de travail pour les pouvoirs public pour anticiper d’autres pénuries réelles ou fomentées comme on a eu à le vivre dans un passé récent avec la semoule.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 24 mars 2021
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