Au moment où les pouvoirs publics tentent de maintenir le contrôle parfait sur la pandémie de la Covid-19 et s’activent pour accélérer la campagne de vaccination, les citoyens appréhendent le prochain mois sacré. Le dernier Conseil des ministres a bordé dans ce volet, la question des viandes rouges qui seront importées pour répondre à une demande, forcément en hausse, durant le mois sacré.
Mais l’alimentation du marché par ce produit très consommé ne résout pas toute l’équation du prochain Ramadhan. Le prix poulet a augmenté au point où il constitue une sérieuse préoccupation pour les ménages. Baissera-t-il la veille du premier jour du mois sacré ? L’importation des viandes rouges impactera-t-elle positivement le marché de la volaille ? Il est difficile de répondre à ces question, tellement les déclarations des responsables habilités sont hésitantes. En réalité, on en sait rien. La même remarque peut être faite sur l’incontournable légume-vedette qu’est la pomme de terre. Pour l’heure, celle-ci n’est visiblement pas présente en quantité sur les marchés du pays. Et pour cause elle est cédée au double de son prix habituel. Les professionnels de la filière tentent de rassurer les consommateurs, mais rien n’est moins sûr.
Au ministère du commerce, on se veut rassurant. Le premier responsable du département annonce un renforcement considérable du contrôle de la qualité et prédit un Ramadhan avec un minimum de dégâts sur la santé des consommateurs. Mais il manque au discours beaucoup de chiffres et de conviction. Kamel Rezig saura-t-il régler le problème de l’huile de table à temps ? Là aussi, il n’existe aucune assurance.
Cela pour dire que tous les ingrédients pour réussir le jeûne ne sont pas tous réunis. Les citoyens sont, à juste titre, inquiets. Et pour cause, les promesses, nous en avons chaque année, mais tout compte fait, nous constatons qu’aucune n’est véritablement tenue. Dans le combat que mènent les pouvoirs publics contre les spéculateurs de tout bord, ces derniers parviennent immanquablement à prendre le dessus et à faire vivre aux Algériens une première semaine de Ramadhan financièrement désastreuse.
A à peine un mois du rendez-vous, les Algériens appréhendent une inflation record. Mais à la décharge du gouvernement, il faut rappeler la grande mobilisation de l’année dernière où les contrôles systématiques ont permis de casser le dos à la spéculation. Espérons que cette mobilisation soit au rendez-vous cette année encore.
Nabil G.
Ouest Tribune, 23 mars 2021
Tags : Algérie, Ramadhan, coronavirus, covid 19, viandes rouges, poulet, prix,
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