Par B. Chellali
La volonté politique d’offrir une meilleure démocratie à la société algérienne est un processus en marche, une réalité permettant le retour à la normalité dont les conséquences se révéleront « productives » sur la conduite des affaires de la nation, un grand pas vers la pratique de l’éthique dans la bonne gouvernance mais aussi vers l’incitation à de nouvelles réformes. Cette refondation de l’Etat ne pourra se réaliser de façon constante sans l’amélioration des mentalités, des comportements qui culminera dans la mise en œuvre des réformes et le respect des dispositions insérées dans la nouvelle Constitution amendée.
La marche vers le progrès démocratique en Algérie dépendra de la capacité de ses acteurs à affronter et à vaincre la haine, la division, la rancœur contre la stabilité du pays et les démons de l’intérieur et de l’extérieur. Cet engagement-vigilance requiert de l’abnégation ? Toute dépendra de la cohérence et de la conviction démocratique de chacun et de tous, des forces réelles et saines du politique et de la société civile afin d’incarner la vraie démocratie du changement à travers un combat moral contre les plaies purulentes qui ont par le passé gangrené tout le corps social de la société algérienne, le progrès de la démocratie, la voix du peuple et par ricochet le développement économique et social du pays et sa longue stagnation pendant des années durant. Période marquée par une démocratie de façade, le laxisme, la fuite en avant des dirigeants à tous les niveaux de la responsabilité. Des phénomènes qui ont figuré dans la longue liste des maux et des griefs dont est responsable le régime défunt. Des phénomènes qui continuent encore aujourd’hui, à porter lourdement les stigmates d’un régime tout à fait sourd à l’intérêt suprême du pays.
A ce titre, le processus démocratique engagé au lendemain de l’avènement du mouvement citoyen du 22 février 2019 et à son exigence, est une entreprise inédite en Algérie de réflexion sur l’avenir de la nation. Dans un contexte de regain d’intérêt politique, économique, social et culturel, l’ambition de ce processus démocratique n’est pas mince. Il entend répondre à une demande populaire croissante de changement sur une longue période complexe, extrêmement chargée de » vétuste » politico-démocratique, celle de la très polémique d’une remise qui s’est totalement détaché du peuple, avec comme conséquence l’appauvrissement de la population qui a été soumise pendant une vingtaine d’années à l’amnésie et à une fabrique de rêves truqués qui finirent par salir l’image de l’Algérie accompagnée d’un climat socio-politique malsain naviguant entre » le coup de poing et la dictature « .
Ce système n’opéra aucune réorganisation de ses méthodes et tout ce qui a été réalisé n’était que » coercition » à ses propres fins, plutôt qu’une véritable démocratie. Le peuple algérien muselé pendant des années a tiré pleinement profit de cette période tumultueuse. Il s’est réveillé et a fait valoir sa capacité de s’approprier totalement le changement, une nouvelle perception de l’ensemble du « bagage » de la démocratie et la découverte de ses articulations afin d’effacer les mauvais souvenirs de la précédente période, justifier sa présence et pérenniser l’image de l’Algérie. Une image édifiante par une table rase du passé marqué par la crainte, la méfiance, la raillerie, la haine, la fitna ou la fascination qui se sont exprimées à travers la littérature du pouvoir défunt déversée sur la société.
Le Maghreb, 22 mars 2021
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