par El-Houari Dilmi
Bien plus que le Covid-19 ou d’autres maladies mortelles, la route continue de faucher des vies chaque jour que Dieu fait. La semaine dernière, pas moins de sept personnes ont perdu la vie à Biskra dans un cortège nuptial.
Continuer à dénoncer, s’indigner ou même à se résigner ne sert plus à rien, tant les meurtriers et autres zombies au volant prolifèrent sur nos routes. Au point que toute l’Algérie se transforme en de gigantesques cimetières asphaltés. Un nombre, chaque jour plus grand, vient gonfler les statistiques macabres du macadam sans que personne ne puisse faire quelque chose pour arrêter le massacre.
Désespérés de pouvoir un jour stopper le massacre, l’on a plus que nos yeux pour pleurer. Pourtant, la responsabilité de tous est engagée au quotidien dans cette lutte parce que la route continue de tuer en grand nombre. Chaque jour. Chaque heure. Face aux deuils au quotidien et les vies brisées de familles entières, le gouvernement peine manifestement à trouver les bonnes solutions. La politique répressive, comme le retrait de permis de conduire ou les amendes infligées aux chauffards, n’a rien donné sur le terrain cahoteux de la réalité. En tête du peloton mondial en matière de victimes sur les routes, des solutions urgentes doivent être trouvées pour arrêter l’effusion de sang sur le macadam.
L’échec patent des différentes campagnes de prévention routière et l’inaccessibilité aux Algériens des moyens de transports collectifs comme les trains ou les avions à des prix étudiés ont pour conséquence directe d’encombrer les routes, avec pour effet mécanique l’augmentation du nombre de cadavres déchiquetés sous un amas de tôle. L’enfer que vivent les citoyens avec ces bouchons monstres dans plusieurs grandes villes du pays, la capitale en particulier, est aussi la preuve par neuf que le secteur des transports, en tant que vecteur principal de développement, est loin d’être maîtrisé dans un pays où l’on ne peut continuer à mourir pour se déplacer d’un point à un autre. Il est donc grand temps d’arrêter le carnage.
Le Quotidien d’Oran, 21 mars 2021
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