La première réunion de haut niveau entre les États-Unis et la Chine de l’administration Biden a démarré sur les chapeaux de roue jeudi à Achorage, les deux parties se lançant dans de vives critiques de la politique de l’autre, dans une rare démonstration publique qui souligne le niveau de tension bilatérale.
La préparation des pourparlers d’Anchorage, en Alaska, qui ont suivi les visites de responsables américains à leurs alliés, le Japon et la Corée du Sud, a été marquée par une série de mesures de la part de Washington montrant qu’elle adoptait une position dure, et par un discours brutal de la part de Pékin.
Le secrétaire d’État Antony Blinken et le chef des affaires étrangères du Parti communiste chinois Yang Jiechi se sont attaqués aux politiques de leurs pays respectifs, jeudi, lors de leur rencontre à Anchorage.
Jiechi a déclaré : « Je pense que nous avions une trop bonne opinion des États-Unis. Nous pensions que la partie américaine suivrait les protocoles diplomatiques nécessaires. Donc pour la Chine, il était nécessaire que nous fassions connaître notre position clairement. »
»Permettez-moi de dire ici, que face à la partie chinoise, les États-Unis n’ont pas la qualification nécessaire pour dire qu’ils veulent parler à la Chine depuis une position de force. »
Dans le même temps, le président russe Vladimir Poutine s’est moqué jeudi de Joe Biden pour l’avoir qualifié de »tueur », affirmant qu’il »en faut un pour en connaître un », alors que les liens entre Moscou et Washington ont sombré à de nouveaux bas niveaux.
Les commentaires du président américain Joe Biden ont déclenché la plus grande crise entre la Russie et les États-Unis depuis des années, Moscou rappelant son ambassadeur pour consultations et avertissant que les liens étaient au bord de l’effondrement.
S’exprimant lors d’un événement marquant le septième anniversaire de l’annexion de la Crimée par la Russie, Vladimir Poutine a toutefois exclu de rompre complètement les liens avec les États-Unis et a lancé une pique au dirigeant américain de 78 ans.
« Nous voyons toujours dans l’autre nos propres qualités et nous pensons qu’il est comme nous », a déclaré M. Poutine en faisant référence au commentaire « tueur » de M. Biden.
« Il faut être un pour en connaître un », a ajouté M. Poutine, citant un dicton de son enfance soviétique à Saint-Pétersbourg.
Il n’est pas rare que les dirigeants du monde s’insultent et se moquent les uns des autres.
Richard Nixon a un jour qualifié le Canadien Pierre Trudeau de « tête d’œuf pompeuse ». George W. Bush a quant à lui qualifié le Nord-Coréen Kim jong-il de « pygmée ».
De même, Hugo Chavez a traité Barack Obama de « pauvre ignorant » et le dirigeant français Nicolas Sarkozy a traité Benjamin Netanyahu de « menteur ».
L’ancien président américain Donald Trump s’est moqué de Biden en déclarant qu' »il n’était un bon vice-président que parce qu’il avait compris comment lécher le [cul] de Barack Obama ».
Il a également traité Justin Trudeau de « double visage », qualifié le président syrien Bachar-al-Assad d' »animal » et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un de « petit homme-fusée », c’est-à-dire de « crétin ».
Même si Trump a quitté ses fonctions, son style de politique semble avoir imprégné la diplomatie mondiale et le monde semble s’être transformé en une grande émission de télé-réalité.
WION, 19 mars 2021
Tags : Etats-Unis, Chine, USA, Joe Biden, Vladimir Putin, Donald Trump,
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