La légalité des expulsions depuis les îles Canaries vers le Maroc et la Mauritanie est mise en doute
Sira Rego, membre du Parlement européen et porte-parole d’Izquierda Unida Podemos, avertit que les expulsions, qui ont lieu systématiquement, avec une certaine fréquence et un certain nombre de lieux, peuvent être considérées comme des refoulements collectifs qui, en outre, ne garantissent pas l’accès à une procédure régulière pour les migrants détenus dans les macrocampos des îles, comme le stipulent les normes européennes.
Bruxelles, le 17 mars 2021.
L’eurodéputée de Unidas Podemos et porte-parole d’Izquierda Unida, Sira Rego, se demande si les déportations qui sont effectuées vers le Maroc et la Mauritanie depuis les îles Canaries respectent la Convention européenne des droits de l’homme, car elles peuvent être considérées comme des retours collectifs de migrants qui, en outre, ne se voient pas garantir l’accès à une procédure régulière comme le stipule la directive sur le retour.
« Lors de notre dernière visite aux îles Canaries, nous avons pu parler à différentes organisations qui nous ont assuré que chaque semaine, il y a des vols d’expulsion vers le Maroc et la Mauritanie. Ce sont des vols qui sont programmés et qui ont un nombre de places attribuées à l’avance, ce qui en fait des expulsions collectives systématiques, ce qui est contraire au protocole 4 de la Convention européenne des droits de l’homme », explique Rego.
En ce sens, la porte-parole de l’UI avertit dans une question parlementaire que les personnes expulsées ne se voient pas garantir « le droit à une procédure régulière » et demande à la Commission européenne de donner son point de vue sur ce qui se passe aux îles Canaries et de préciser si elle finance ces vols d’expulsion.
« Nous savons que les articles 12, 13 et 14 de la directive 2008/115/CE, qui établissent une procédure régulière, le droit de recours et les garanties préalables au retour que doivent respecter les États membres, ne sont pas respectés », déclare l’eurodéputé de United We Can.
Cette norme européenne réglemente également l’expulsion des migrants vers un pays dont ils ne sont pas originaires, sur la base d’accords bilatéraux des États membres ou de l’UE elle-même.
Dans sa question, Rego demande également à la Commission de préciser si les expulsions sont couvertes par la directive : « Dans ces vols d’expulsion, il est possible qu’un migrant né dans un pays autre que la Mauritanie ou le Maroc se retrouve dans ces pays simplement parce qu’il existe un accord de coopération. Quel que soit le statut administratif, nous parlons de personnes extrêmement vulnérables qui sont abandonnées par l’UE et les pays qui reçoivent ces vols ».
Tercera Información, 17 mars 2021
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