Un nouveau problème frontalier entre le Maroc et l’Algérie. Plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Figuig pour protester contre l’expulsion d’une trentaine de familles d’agriculteurs marocains traditionnellement autorisées par l’Algérie à cultiver des dattes dans la palmeraie d’El Arja, une zone agricole enclavée, située du côté algérien depuis 1972.
Les autorités algériennes avancent vouloir couper les arrivages de drogue en provenance du Maroc pour expliquer la fin de cette exception qui durait depuis plus d’un demi-siècle.
Mais cela reste incompréhensible pour les agriculteurs marocains comme Abdelmalik Bouberkri :
« Nous sommes ici pour nos terres à El Arja, des terres que l’Algérie nous a prises. Cette tradition remonte à des siècles, avec des palmiers centenaires, d’autres ont été plantés entre 1960 et 1970, et il y a ceux de ma génération que nous avons plantés il y a 30 ans ».
Difficile de mettre fin à une tradition aussi ancienne lorsqu’il est question de survie économique, de pouvoir nourrir sa famille :
Mohamed Jabbari, un habitant de Figuig sans emploi, explique :
« Je crois que les travailleurs se sentent lésés. Le seul moyen de subsistance de la population de la ville de Figuig est l’agriculture, nous n’avons pas d’usines ou d’entreprises, les palmiers et l’agriculture sont les seules ressources de la population locale ».
Mais les autorités marocaines font la sourde oreille aux appels de la population de Figuig qui réclame désormais des indemnisations.
Pour rappel, la frontière entre l’Algérie et le Maroc est officiellement fermée depuis 1994, et les rapports entre les deux pays sont plombés depuis quarante ans par la question du Sahara occidental.
Euronews, 19 mars 2021
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