Selon le ministère de l’intérieur marocain, la légalisation du cannabis à usage médical positionnera le pays sur un marché mondial qui connaît une croissance annuelle de 30 % et de 60 % par an en Europe.
Le gouvernement marocain a ratifié la semaine dernière un projet de loi visant à légaliser l’usage médical du cannabis, mais a maintenu l’interdiction de son usage récréatif.
Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre a déclaré avoir « approuvé un projet de loi visant à légaliser l’utilisation et la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles légitimes. »
Le Parlement doit toutefois encore donner son approbation finale à la législation.
Selon le préambule du projet de loi, le Maroc espère attirer « des investissements mondiaux en attirant des entreprises spécialisées dans les utilisations légitimes du cannabis à des fins médicales et industrielles ».
Le projet de loi prévoit la création d’une agence nationale chargée de réglementer le secteur et l’établissement de coopératives qui cultiveraient des plants de cannabis « certifiés ».
Cette mesure permettrait de « reconvertir » les plantations illicites de cannabis en « activités légales et durables génératrices d’emplois », selon le texte du projet de loi.
La question de la légalisation du « chanvre indien » a fait l’objet de vifs débats, notamment sur les plateformes de médias sociaux.
Les opposants à la légalisation de la production de haschisch craignent qu’elle n’encourage les cultures illicites et ne stimule le commerce de la drogue dans tout le pays.
Actuellement, la loi marocaine interdit le chanvre en général. Toute personne qui le cultive, l’utilise ou en fait le commerce est passible d’une peine d’emprisonnement.
La production marocaine de cannabis a été estimée à plus de 700 tonnes dans une étude réalisée en 2020 par l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational.
Les chiffres publiés par les autorités marocaines cette semaine ont montré que 55 000 hectares (environ 136 000 acres) de terres dans la région montagneuse du Rif, dans le nord du pays, étaient utilisés pour la culture illicite de haschisch en 2019. Les autorités n’ont pas donné de chiffres plus récents, mais en 2018, la production était estimée à 45 000 hectares.
Selon le ministère marocain de l’Intérieur, la légalisation du cannabis à usage médical positionnera le pays sur un marché mondial qui connaît une croissance annuelle de 30% et de 60% par an en Europe.
La réglementation de l’État améliorera les conditions de vie des agriculteurs et les protégera des réseaux de trafic illégal de drogue, a indiqué le ministère.
Albawaba, 17 mars 2021
Tags : Maroc, cannabis, haschich, légalisation,
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