« Le temps n’est pas encore venu pour parler de la réouverture des frontières en dehors de cas particuliers ». L’auteur de cette « sentence » est le professeur Riyad Mahiyaoui, qui, dans une déclaration à Echorouk News, a encore estimé que « le comité scientifique ainsi que les hautes autorités du pays pensent que c’est grâce à la fermeture des frontières que l’Algérie a évité la troisième vague de la pandémie ».
En conséquence, le trafic passager aérien et maritime réguliers au niveau international, suspendu depuis une année, risque de ne pas reprendre de sitôt. Et les milliers de ressortissants algériens toujours bloqués à l’étranger ne pourront pas rentrer, dans le meilleur des cas, avant des mois. Accusant un grand retard dans sa campagne de vaccination, qui peine à prendre son essor, en raison de deux facteurs : les faibles quantités de vaccins réceptionnées et la problématique gestion d’une opération d’envergure, que de nombreux professionnels de la santé n’ont pas cessé de déplorer.
Au rythme actuel, l’objectif de vacciner 50% de la population semble hors de portée, du moins avec le même mécanisme que les autorités sanitaires s’obstinent à maintenir, malgré ses dysfonctionnements. Au moment où de nombreux pays vaccinent à tour de bras, en envisageant de reprendre le trafic aérien à l’international, d’ici l’été, tout en étudiant sérieusement la possibilité d’instaurer le passeport vaccinal, les Algériens voient leurs projets de voyage tributaires d’une campagne de vaccination, qui n’arrive pas à décoller. En un mot, la situation est telle qu’il encore prématuré de parler de l’adoption par l’Algérie du passeport vaccinal.
Le membre du comité scientifique a évoqué cette question, en indiquant que « si la situation épidémiologique dans le monde n’évolue pas, l’adoption du passeport vaccinal deviendra inévitable ». Mais cette éventualité parait lointaine avec le nombre de citoyens vaccinés, qui n’a pas encore atteint le taux de 1%, par rapport au nombre que les autorités sanitaires comptent vacciner. A moins que les pouvoirs publics anticipent en instaurant en premier lieu le passeport vaccinal comme condition préalable avant la reprise du trafic aérien à l’international.
Selon le professeur Riyad Mahyaoui, l’Espagne a déjà pris option et va exiger le passeport vaccinal pour les voyageurs étrangers à compter du mois de mai prochain. « A partir du mois de mai, l’Espagne va exiger le passeport vaccinal», a-t-il affirmé, laissant entendre que l’Algérie pourrait suivre son exemple.
M. M.
L’Est Républicain, 15 mars 2021
Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, passeport vaccinal, ouverture des frontières, voyages,
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