Par Kamel Hamed
Maintenant que la date des élections legislatives anticipées a été fixée, la course pour remporter les sièges à l’Assemblée populaire nationale (APN) est lancée.
La course sera certainement rude entre tous les partis politiques qui vont prendre part au prochain scrutin. Ce d’autant que des listes electorales indépendantes issues de la société civile vont serieusement les concurrencer cette fois-ci. Sans doute plus que par le passé car le pouvoir a clairement annoncé la couleur en la matière en encourageant la sociét civile à investir le champ politique. L’objectif étant de booster la participation de la frange juvénile, longtemps restée à la marge de la vie politique nationale. D’ailleurs des dispositions de la nouvelle loi organique portant régime electoral, qui vient d’être promulguée sous forme d’ordonnance presidentielle dans le dernier numéro du Journal officiel sont on ne peut plus explicites à ce propos. Il est ainsi question même d’aides financières aux listes électorales, dont la composante serait franchement à coloration juvénile. Autant dire que le renouvellement de la classe politqiue, qui subira son premier test majeur lors des législatives anticipées, sera observée à la loupe par tous les observateurs et aura pour théâtre la chambre basse du Parlement.
Cette volonté, maintes fois exprimée même par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, trouve son prolongement dans la même loi électorale sus-citée. Ainsi tous les députés, qui ont déja fait deux mandats à l’APN, n’auront plus le droit de présenter leur candidature pour briguer un siège à l’assemblée. A ce propos l’article 200 de la loi organique est on ne peut plus clair. Avoir fait deux mandats successifs ou non disqualifie automatiquement la personne qui ambitionne d’être député de nouveau. Autant dire que c’est un coup dur pour ce que d’aucuns qualifient de « dinosaures » de l’APN qui se retrouvent « out » de la prochaine course électorale.
Et ils sont sans doute nombreux les députés qui font partie de cette catégorie. En effet certains noms sont connus pour avoir siéger longtemps à l’APN. La secrétaire générale du Parti des travaileurs (PT), Louisa Hanoune, se distingue particulièrement dans ce registre puisqu’elle a battu le record de longevité à l’APN. Elle siège en effet depuis 1997, soit depuis l’avènement de l’Assemblée pluraliste. La chef de file du PT a cumulé dans l’ensemble cinq mandats successifs avant de démissionner de l’Assemblée, en compagnie des autres députés de son parti, après le début du hirak. Les exemples sont légion et on peut citer à ce propos l’ancien secrétaire général du parti du FLN, Mohamed Djemai.
Ce dernier a fai au total quatre mandats successifs dans la circonscription de Tébessa. Il en est de même pour Mohamed Goudji du RND qui a cumulé, lui aussi, quatre mandats successifs dans la circonscription de Tissemsilt. Certains députés ont fait moins de mandats comme c’est le cas de Lakhdar Benkhalef du Parti de la justice et du développement que présideAbdallah Djaballah. Il a été député à la circonscription de Constantine durant trois mandats. la liste est encore longue, notamment pour ceux qui ont fait deux mandats. Avec cette disposition, et certainement d’autres nouveautés liées au contexte politique, il est évident que la prochaine Assemblée sera dominée par de nouvelles figures. Autres temps, autres moeurs.
Le Midi Libre, 14 mars 2021
Tags : Algérie, élections législatives, 12 juin,
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