Espagne : Le patron accusé par les travailleuses marocaines de la fraise acquité

Source : ABC Andalucía, 9 mars 2021

Acquittement de l’employeur poursuivi pour licenciement à Huelva par des travailleuses saisonnièrss marocaines ayant dénoncé des abus

Le tribunal appuie sa décision sur les témoins et les documents fournis par l’entreprise et déclare que les travailleuses « se sont contredites avec force ».

Le tribunal social 2 de Huelva a acquitté l’employeur agricole poursuivi pour licenciement par un groupe de travailleuses saisonnières embauchées au Maroc qui avaient déclaré avoir été victimes d’abus sexuels dans l’exploitation agricole où elles travaillaient prétendument aux mains du contremaître, une affaire qui n’a pas encore été jugée dans le cadre d’une procédure pénale.

Les travailleuses saisonnières, qui sont arrivées à Huelva dans le contingent d’origine engagé par accord bilatéral entre l’Espagne et le Maroc, ont soutenu dans le procès tenu il y a deux semaines que la fin de leur contrat (juillet 2018) est survenue en réaction au fait de ne pas avoir retiré la plainte contre l’agresseur présumé. Cependant, le tribunal ne donne pas de crédibilité à leurs témoignages et rejette la demande ainsi que la demande d’indemnisation des dommages et préjudices réclamés par les travailleuses.

« Il n’y a pas de comportement répréhensible imputable à l’entreprise », dit la sentence à laquelle ABC a eu accès, tout en soulignant que « le plaignant se fonde sur sa propre version des faits, sans parvenir à un semblant de plausibilité, pas même par des preuves et ont été contredites de manière radicale et énergique.

Le tribunal appuie sa décision sur la documentation fournie par l’entreprise ainsi que sur plusieurs témoignages qui ont été produits lors de l’audience, comme le cas des interprètes qui ont participé à une réunion à laquelle les plaignants ont été convoqués, avec 30 autres travailleuses, au cours de laquelle elles ont été informées que la campagne était terminée et qu’elles devaient se préparer à rentrer au Maroc dans les jours suivants.

Les quatre travailleuses, souligne la sentence, « ont exprimé leur joie à l’un des interprètes parce qu’elles étaient impatientes de retourner au Maroc ».

Par l’intermédiaire d’un autre interprète, elles ont reçu un document de fin de contrat qu’elles ont signé, après avoir été informées de son contenu, dans lequel il était indiqué que « je renonce par la présente à retourner au Maroc dans le bus mis à ma disposition et je déclare avoir pris connaissance des informations fournies par Asaja par l’intermédiaire de la société, selon lesquelles la violation de l’engagement de retour signifie l’impossibilité de venir travailler dans les saisons futures ».

L’entreprise a défendu dès le début de l’affaire la légalité de sa décision de mettre fin à la relation de travail avec ces femmes par la baisse de la production de fruits.

Tags : Maroc, Espagne, travailleuses temporaires,

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