par El-Houari Dilmi
Alors que le président de la République continue des consultations avec la classe politique, la convocation du corps électoral serait imminente pour les prochaines législatives. La nouvelle loi électorale qui doit être endossée en Conseil du gouvernement, devrait être promulguée sous peu par décret présidentiel. Avec le nouveau découpage administratif et électoral, la nouvelle loi électorale devrait reconfigurer en profondeur le paysage politique et transformer tout le fonctionnement institutionnel du pays. L’essence même du nouveau texte de loi relatif au régime électoral est, justement, de mettre fin à la « corruption politique ». Le financement de la campagne électorale du cinquième mandat avorté de l’ancien président déchu ou la mandature qui vient d’être dissoute a montré toute l’étendue de la collusion entre l’argent sale et la politique, décrédibilisant totalement son image à l’égard des électeurs.
Barrer la route à l’argent sale dans l’exercice politique et mettre fin au conflit d’intérêt pour ceux chargés d’une responsabilité ou d’un mandat publics, est la quintessence de la nouvelle loi électorale, forte de 313 articles. Le nouveau texte de loi adopte, pour la première fois, la modalité de la liste ouverte aux élections législatives et locales. La «liste ouverte» donne la possibilité à l’électeur de voter pour sa liste de candidats favoris, fournie par les partis et les indépendants, et offre au même électeur la liberté de classer les candidats selon son ordre de préférence. Auparavant, selon la loi électorale de 2016, l’élection des membres des conseils locaux et du Parlement se faisait selon la modalité des listes de partis ou indépendantes, dites « fermées », avec les fameux « têtes de liste » monnayés contre des milliards sonnants et trébuchants.
Le financement et le contrôle des campagnes électorales est également au cœur de la nouvelle mouture de la loi électorale pour des élections « propres et honnêtes». L’article 87 de la mouture précise qu’il est interdit à tout candidat à des élections nationales ou locales de recevoir, directement ou indirectement, des dons en espèces ou en nature ou toute autre contribution, quelle qu’en soit la forme, d’un Etat étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère. L’article 113 de la même loi prévoit, également, la création d’une commission de contrôle du financement des comptes de campagnes électorales et référendaires auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). L’Algérie va-t-elle en terminer, une bonne fois pour toutes, avec les mauvaises pratiques du passé et réhabiliter ainsi la chose politique auprès du citoyen désabusé ?
Le Quotidien d’Oran, 6 mars 2021
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