La condamnation de Nicolas Sarkozy bouscule la politique en France

Source : CNN, 3 mars 2021

Un tribunal français a condamné l’ancien président Nicolas Sarkozy à trois ans de prison pour corruption et trafic d’influence, mais a suspendu deux ans de peine. Sarkozy, président de la France de 2007 à 2012, a été reconnu coupable de tentative de corruption d’un magistrat en 2014 à la suite d’une enquête en cours sur les finances de sa campagne. Sarkozy a toujours nié les accusations portées contre lui.

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Expliqué: Quelle est l’affaire de corruption dans laquelle Nicolas Sarkozy a été emprisonné?

Source : The Indian Express, 4 mars 2021

Sarkozy a été accusé d’avoir soudoyé un juge avec la promesse d’un poste important en échange de la réception d’informations confidentielles sur un autre procès auquel l’ancien président français est confronté.

Le 1er mars, l’ancien président français Nicolas Sarkozy, qui a occupé le poste de 2007 à 2012, a été condamné à trois ans de prison pour corruption et trafic d’influence. Avec le verdict de lundi, Sarkozy, un homme politique de droite, est devenu le deuxième président de la France moderne – après Jacques Chirac, également homme politique de droite – à être condamné pour corruption.

Mais la condamnation de Sarkozy marque la première fois qu’un ancien président est reconnu coupable d’accusations liées à des actes commis au cours de son mandat à la plus haute fonction du pays. Sarkozy a cependant soutenu qu’il était innocent et a déclaré qu’il ferait appel du verdict.

Sarkozy a été accusé d’avoir soudoyé un juge avec la promesse d’un poste important en échange de la réception d’informations confidentielles sur un autre procès auquel l’ancien président français est confronté. Le tribunal de Paris a déclaré qu’après avoir quitté ses fonctions, Sarkozy avait offert un emploi sécurisé au juge Gilbert Azibert à Monaco en échange d’informations confidentielles sur le procès qui alléguaient que Sarkozy avait accepté des paiements illégaux de l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt pour sa campagne électorale de 2007.

Selon les médias français, le tribunal a déclaré que le trio de Sarkozy, son avocat et son ami de trente ans Thierry Herzog et Azibert avaient agi ensemble dans le cadre d’un «pacte de corruption». Herzog et Azibert ont également été condamnés à la même peine par le tribunal. Herzog, qui est criminaliste, s’est également vu interdire d’exercer pendant les cinq prochaines années.

En mars 2018, Sarkozy a été mis en examen par le Bureau national du procureur financier (PNF) pour corruption passive, dissimulation de détournement de fonds publics libyens et financement illégal de campagnes. Cela était lié à une affaire dans laquelle Sarkozy aurait reçu un financement de plusieurs millions d’euros de la Libye avec l’aide de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pour sa campagne de 2007.

Dans le cadre des enquêtes liées à cette affaire, les téléphones de Sarkozy et Herzog ont été mis sur écoute en 2013-2014, ce qui a révélé que Sarkozy avait utilisé le pseudonyme «Paul Bismuth» pour discuter du juge Azibert. En France, cette affaire est appelée «affaire d’écoute électronique» ou affaire «d’écoute clandestine» en raison de la route empruntée par les enquêteurs.

Une autre affaire contre Sarkozy sera probablement jugée à partir du 17 mars et est appelée affaire Bygmalion. Les allégations sont que lors de sa candidature à la réélection en 2012, le parti de Sarkozy a trop dépensé (il y a une limite au montant d’argent qui peut être dépensé pendant les campagnes électorales en France) et a tenté de cacher les coûts avec l’aide d’une société de relations publiques.

Qu’est-ce que cela signifie pour Sarkozy?

La peine ne signifie pas qu’il ira physiquement en prison puisque deux des trois ans de la peine ont été avec sursis. En outre, Sarkozy peut être autorisé à purger sa peine restante à son domicile dans des conditions similaires à une assignation à résidence. Le journal français l’Humanité a déclaré que Sarkozy purgerait probablement sa peine en résidence surveillée avec un dispositif de surveillance électronique.

Même ainsi, sa conviction est historique pour le pays. Selon The Economist, depuis la création de la Cinquième République française par Charles de Gaulle en 1958, «les poursuites pénales contre des élus politiques ont souvent échoué, soit à se rendre devant les tribunaux, ni à aboutir à une condamnation, encore moins à une peine de prison. Le 1er mars, un tribunal parisien a fait un pas de plus vers la fin d’une ère d’impunité ».

Tags : France, Nicolas Sarkozy, corruption, trafic d’influence,

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